Sommes d’un Sommet!
Addis Abeba, la capitale éthiopienne, a accueilli les 30 et 31 janvier 2014, les dirigeants du continent africain, dans le cadre de leur 22e Conférence ordinaire. A l’occasion, ils ont échangé sur l’actualité sur le continent, ainsi que sur le devenir des populations, les 50 prochaines années. Le président du Faso y a été représenté par le ministre d’Etat, Djibrill Bassolé, chef de la diplomatie burkinabè.
La 22e Conférence ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, réunie à Addis Abéba au siège de l’Union, a été l’occasion pour les décideurs du continent d’évaluer la marche actuelle du continent et de faire des projections à court, moyen et long terme, dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations. Cette session se tient après la célébration (sous le signe de l’introspection et de la prospection) du cinquantenaire de l’organisation continentale.
Si les uns et les autres se sont félicités de légers progrès enregistrés dans certains domaines, le constat général est que les différents secteurs prioritaires et vitaux tels que la santé, l’alimentation, l’éducation, les infrastructures, l’énergie, la paix et la sécurité, la communication, demeurent à ce jour d’immenses défis pour les millions de populations sur le continent. Le développement du commerce intra-africain fait partie des défis du développement qui se posent à l’Afrique. Pour un changement positif de la situation les 50 années à venir, l’Union africaine travaille à l’adoption d’un agenda pour l’année 2063. Cet agenda qui se veut être le reflet objectif des attentes réelles des populations, entend relever les défis majeurs du continent dans ce demi-siècle qu’il vient d’entamer. L’année 2014 qui marque le début du cinquantenaire à venir, a été au cours de cette conférence, décrétée année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Pour le Président mauritanien qui assure la présidence de l’Union pour l’année 2014, l’agriculture en Afrique constitue le « champ de bataille contre la pauvreté et l’indignité ». Cet acte constitue donc un signal fort de cette volonté des Africains de prendre enfin, en main leur destin. La prise en main de ce destin consiste essentiellement à éradiquer la pauvreté sur le continent. La réussite de ce combat passe aussi nécessairement, par la capacité du continent à assurer à la population en général et à la jeunesse en particulier, un emploi ; d’où la nécessité de mener des réflexions et des actions fortes dans ce sens.
Ouagadougou désignée pour abriter un sommet sur l’emploi
La 22e Conférence de l’Union Africaine a décidé à la fin de ses travaux, d’organiser à Ouagadougou, dans le 2e semestre de l’année 2014, un sommet extraordinaire sur l’évaluation de la mise en œuvre des conclusions du Sommet sur l’emploi tenu en 2004, dans notre pays. Pour la réussite de l’organisation de ce sommet et l’atteinte des objectifs visés (éradication de la pauvreté, lutte contre le chômage et le sous-emploi), le sommet a demandé à la Commission de l’Union africaine, aux Communautés économiques régionales (CER), et aux partenaires techniques et financiers, notamment le Bureau international du travail (BIT), de soutenir le Burkina Faso dans l’organisation de ce sommet.
Dans la logique des attentes du sommet de Ouagadougou +10, le ministre d’Etat a assisté à un déjeuner d’échange dénommé «Dialogue intergénérationnel entre les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine et un groupe de jeunes». A cette rencontre placée sous le thème « Accélération de l’emploi des jeunes en Afrique« , il a fait une communication sur l’importance et les enjeux de ce sommet extraordinaire.
Le Burkina honoré
L’un des actes majeurs de la cérémonie d’ouverture de la 22e Conférence de l’Union africaine a été la remise de prix scientifiques à différents lauréats dont un Burkinabè, le Professeur André Bationo, qui a remporté le prix Kwamè Nkrumah 2014 en sciences de la vie et de la terre.
Dans le mot prononcé au nom des lauréats, le Professeur
Bationo a salué les moyens déployés par l’Union pour la promotion des sciences et la reconnaissance des efforts des chercheurs. Pour lui, la recherche constitue un axe majeur du développement et le monde de demain sera celui de la science et de la technologie. Il a de ce fait, lancé un appel à l’Union africaine et aux leaders africains à soutenir la recherche scientifique. Il a, en outre, invité ses collègues à redoubler d’effort dans la recherche, afin d’apporter leur contribution à la recherche de solutions aux défis du continent.
La salle des plénières du siège de l’Union porte désormais, le nom de « Nelson Mandela », une manière de rendre hommage à cette icône de la défense des idéaux de l’unité africaine. La prochaine conférence au sommet se tiendra en juin 2014 en Guinée Equatorile.