Yes We (Afri) Can?
Le président américain Barack Obama, est attendu en Afrique du 26 juin au 3 juillet 2013. Cette grande tournée africaine laisse cependant des points d’interrogation dans les esprits des africains, dont la plupart s’interrogent sur la finalité du périple du chef de la Maison Blanche.
Afrique du Sud, Tanzanie et Sénégal, telles sont les prochaines destinations africaines de Barack Obama, qui se fera accompagner de son épouse Michelle.
Qu’à cela ne tienne, cette visite d’Obama est diversement commentée dans le milieu des spécialistes. Ils estiment que ce voyage du numéro un Américain n’apportera pas de l’eau au moulin du continent africain qui traverse des situations politiques chaotiques, très souvent ajoutent-ils, voulues et entretenues par ceux-là mêmes qui viennent en Afrique en donneurs des leçons.
La présidence américaine a, par ailleurs, affirmé que M. Obama va rencontrer lors de son voyage « de nombreux dirigeants gouvernementaux, d’entreprises et de la société civile, dont des jeunes, pour discuter de nos partenariats« .
La Maison Blanche a évoqué la nécessité « d’étendre la croissance économique, l’investissement et le commerce, de renforcer les institutions démocratiques, et d’investir dans une nouvelle génération de dirigeants africains. Le président insistera sur l’importance que les Etats-Unis accordent à nos liens en plein développement avec les pays d’Afrique subsaharienne« .
En tant que président, Barack Obama ne s’est rendu que dans un seul pays d’Afrique noire, le Ghana où il avait d’ailleurs effectué une courte visite en 2009.
Son épouse Michelle quant à elle, avait effectué une tournée en Afrique australe en juin 2011, au cours de laquelle elle avait rencontré l’ancien président et héros nonagénaire de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, en Afrique du Sud.
Curieux est de savoir que le président américain Barack Obama, né d’un père kenyan, ne s’est jamais rendu, en tant que président, à la terre natale de son père là où vivent encore des membres de sa famille étendue.
Même si le nouveau président du Kenya, Uhuru Kenyatta est en effet poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI), tout comme son vice-président William Ruto, pour leur responsabilité présumée dans les terribles violences qui avaient suivi la précédente présidentielle fin 2007, l’absence de ce pays de la tournée est aussi notable que peu surprenante.
Depuis son accession au pouvoir, la plupart des pays africains n’ont pas bénéficié jusqu’à ce jour du soutien efficace de l’international dans la résolution de ses diverses crises. Pourtant lors de son discours prononcé devant le parlement du Ghana en juillet 2009, Barack Obama avait affirmé que le continent africain pouvait compter sur le soutien international et les besoins de dons.
Même lorsqu’en juin 2012, M. Obama avait en outre dévoilé sa stratégie en faveur du développement de l’Afrique, avec comme objectif renforcer la sécurité et la démocratie dans un continent qui fait face à la menace d’Al-Qaïda et à une offensive économique chinoise, l’on peut ainsi dire que ceci reste illusoire.
Son plan qui vise à encourager le potentiel économique « sensationnel » du continent en matière de croissance afin de tirer des millions d’africains de la pauvreté en insistant sur quatre points à savoir : renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance et les investissements, donner la priorité à la paix et la sécurité ainsi que promouvoir le développement ; souffre quant à son exécution.
En effet, la plupart des pays africains ont connu et connaissent encore des conflits armés qui ont des répercussions sur le plan politique. C’est le cas du Soudan actuellement fractionné, du Mali, de la Centrafrique, la Libye, la RDC encore victime d’une rébellion, dénommée Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda et l’Ouganda.
Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire dans ces pays, l’heure est venue pour que ceux qui dirigent ces Etats prennent conscience, afin de ramener une paix durable dans leurs pays respectifs. Cela va permettre non seulement la stabilité politique, mais aussi la relance de l’économie dans ces Etats.
Même si l’on doit reconnaître le succès du balai diplomatique du président américain pour avoir accueilli fin mars dernier son homologue sénégalais Macky Sall et trois autres dirigeants africains élus, en saluant dans leurs pays des « démocraties solides et émergentes », les africains entendent de la tournée du président américain des réalisations concrètes et non des discours improductifs.