Londres – Paris: aller simple?
Les échos du meurtre à Londres d’un soldat britannique décapité par deux jeunes britanniques d’origine nigériane sont encore vifs que, cette fois à Paris, un militaire en tenue a été agressé au cutter, samedi 25 mai à La Défense (Hauts-de-Seine), par un homme qui n’a pas été interpellé, indique la police, confirmant une information du Parisien.
Le militaire a reçu un coup de cutter au cou, pas loin de la carotide. Mais « son pronostic vital n’est pas engagé« , a précisé la police, car il s’agit d’une plaie non hémorragique.
De sources policières, l’agression se serait produite à 17h54 dans la salle d’échange du RER, où se trouvent beaucoup de caméras de vidéosurveillance, dont les images pourront être exploitées. Le militaire, âgé de 25 ans, appartient au régiment de chasseurs de Gap. Il patrouillait aux côtés de la brigade des réseaux ferrés au moment de l’agression.
L’agresseur, toujours en fuite, n’a pas pu être identifié. Mais la police évoque un homme de type nord-africain âgé d’environ 30 ans. Selon nos informations, le suspect portait un pull beige, et avait la tête couverte d’un bonnet ou d’une calotte blanche. Mais impossible de dire pour le moment s’il portait ou non une djellaba, comme certains médias ont pu l’affirmer. Il s’est enfui en direction du centre commercial des Quatre-Temps.
Depuis Addis-Abeba, où il est venu assister au 50e anniversaire de l’unité africaine, François Hollande a réagi à cette agression. Il a refusé de faire tout lien avec le meurtre, mercredi, d’un soldat britannique à Londres.
« Nous devons regarder toutes les hypothèses. Je ne pense pas qu’à ce stade il puisse y avoir un lien [avec l’agression de Londres]. Nous demandons à tous nos soldats, y compris Vigpirate, de relever encore leur attention et leur vigilance », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous ne connaissons pas encore les conditions et les circonstances exactes de l’agression, ni même la personnalité de l’agresseur, mais nous devons regarder toutes les hypothèses et nous n’en négligeons aucune », a déclaré M. Hollande.
Les ministres de l’intérieur et de la défense, Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian, ont aussi réagi samedi soir à cette agression. Dans un communiqué conjoint, ils « condamnent avec la plus grande fermeté la lâche agression dont a été victime un militaire en fin d’après-midi dans le quartier de la Défense, près de Paris ».
Le militaire « effectuait une patrouille mixte composée de militaires et de policiers dans le cadre de la mission Vigipirate, essentielle à la protection des Français et à la surveillance des sites sensibles », disent-ils. « A cette heure, le militaire est hospitalisé et mis hors de danger », ajoutent-ils, témoignant « leur solidarité aux collègues du jeune homme qui assurent au quotidien la sécurité de la France et des Français ».