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BURKINA FASO: Le Sénat prendra corps dans 3 mois

Séna(c)teurs… bientôt sur scène? 

Le Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles, à l’issue de sa 5e session tenue à Ouagadougou, a rencontré la presse le vendredi 31 mai 2013 pour faire le bilan de ses travaux.

altLe ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec les institutions et des Réformes politiques, et président du Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles, Bongnessan Arsène Yé, a animé une conférence de presse, à l’issue des travaux de la 5e session dudit comité, disant toute sa satisfaction quant au niveau de réalisation des différentes recommandations en ce sens qu’après les travaux du CCRP et des assises nationales en 2011, l’année 2012 a été consacrée à la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations consensuelles.

Pour lui, la plupart des textes législatifs qui ont été rédigés depuis la fin des travaux du CCRP et des Assises nationales trouvent leur fondement dans lesdites recommandations.

La révision de la Constitution en juin 2012, l’élaboration des textes de loi sur la constitutionnalisation du Médiateur du Faso, du Conseil supérieur de la communication, le Sénat et bientôt du Conseil constitutionnel, ainsi que les lois ordinaires portant sur le statut du chef de file de l’opposition, le financement des campagnes électorales, etc., ont été rendus possibles grâce aux recommandations consensuelles, selon les explications de Bongnessan Arsène Yé.

La conférence de presse a été l’occasion de donner des détails sur les modalités du scrutin sénatorial. Ainsi, le Sénat sera dirigé, comme l’Assemblée nationale, par un bureau composé d’un président, des vice-présidents, des secrétaires parlementaires et des questeurs.

Le Sénat va comprendre 89 membres élus ou nommés. Il s’agit de 39 sièges de sénateurs représentant les collectivités territoriales, à raison de trois par région; 4 sièges pour les autorités coutumières et traditionnelles; 4 pour les autorités religieuses dont 2 pour les musulmans et 2 pour les chrétiens; 4 pour les organisations syndicales de travailleurs; 4 sièges pour les organisations reconnues par le patronat burkinabè; 5 pour les Burkinabè vivant à l’étranger, à raison de 2 sièges pour le continent africain, 1 siège chacun pour les continents européen, américain et asiatique; 29 sièges de sénateurs pourvus par voie de nomination par le Président du Faso.

Les différentes listes devront tenir compte de la composante genre.

«Je pense que dans le trimestre à venir, nous pourrons être à mesure de mettre en œuvre la loi électorale qui porte sur l’élection des 39 sénateurs», a dit le président du comité de suivi. Il sera également pris un décret en Conseil des ministres pour déterminer les conditions de désignation des autres composantes du Sénat.

Le président du Comité de suivi a tenu à apporter des éclairages sur le budget du Sénat qui est de 3 milliards CFA au lieu de 6 milliards CFA comme soutenu par une certaine opinion. Il a mis quiconque au défi de prouver le contraire.

Il en va de même pour le budget des assises nationales qui ont coûté 130 millions CFA à raison de 10 millions par région, au lieu de 500 millions CFA comme le soutiennent certains.

Prenant part aux travaux du Comité de suivi, le Naaba Kango, chef de Sao, représentant la chefferie coutumière et traditionnelle, s’est dit satisfait de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles. Pour lui, la plupart des conclusions consensuelles connaissent un très bon niveau de mise en œuvre.

Le président de l’Union des Forces Centristes (UFC), Issa Balima, lui aussi a soutenu que les travaux du comité se sont bien déroulés, étant donné que la mission consistait essentiellement à s’assurer que le comité allait s’en tenir aux réformes consensuelles. «La lettre et l’esprit de ces réformes ont été respectés et nous pensons avoir joué notre partition», s’est-il réjoui.

En ce qui concerne sa position en rapport à la mise en place du Sénat, M. Balima a estimé qu’avec l’Etat de droit, les prises de position sont libres, à condition de les assumer. «Quelle que soit la littérature qui a été faite autour du CCRP, s’il n’a pas été consensuel, il a quand même été ouvert», a-t-il ajouté.

Selon M. Balima, la question du Sénat et de l’article 37 divisent suffisamment le peuple burkinabè aujourd’hui. Pour ce faire, il a lancé un «vibrant appel à tous les acteurs» de toujours donner une chance aux cadres de dialogue parce qu’un Burkinabè mort sera un de trop quelles que soient les convictions et les valeurs qu’on défend.

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