Ex… d’exil en exil?
Le président déchu de la République centrafricaine, François Bozizé, a quitté le Cameroun, lundi 3 juin dans la soirée, pour rejoindre Nairobi, la capitale kényane.
Ses proches évoquent un voyage d’agrément. Le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice centrafricaine a cependant joué un rôle dans sa décision, devenu encombrant au Cameroun, de quitter son pays d’accueil.
Les proches du président Bozizé ne cachent pas une certaine irritation, quand on assure qu’il était devenu indésirable au Cameroun. Ils parlent plutôt d’un voyage prévu de longue date par le président Bozizé, qui a toujours voulu s’offrir un safari. En tout cas, ce voyage de François Bozizé ressemble à un départ quelque peu forcé.
Depuis son déménagement de l’hôtel et son installation au quartier Golf, à Yaoundé, les autorités camerounaises n’avaient plus vraiment de prise sur leur hôte, censé être «en transit». Au point que ce dernier est allé rendre visite à ses sympathisants il y a quelques jours, à la frontière entre les deux pays.
Conscientes que l’ex-président n’avait pas épuisé toutes ses cartes, les nouvelles autorités de Bangui ont trouvé la parade: un mandat d’arrêt international contre lui. Mandat d’arrêt qui constitue également une épée de Damoclès sur le Cameroun.
François Bozizé ne se gênait pas pour briser le silence imposé comme règle à tout réfugié dans un pays d’accueil, dénonçant le chaos installé dans son pays, et accusant au passage le président Idriss Déby, qu’il désigne comme son tombeur.
On peut aisément supposer que Yaoundé n’a pas voulu s’encombrer de la mauvaise humeur de Ndjamena, qui exerçait une «pression amicale» pour que le président déchu soit tenu le plus loin possible de son pays, la Centrafrique.