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SENEGAL: Le coût exorbitant du solaire

L’énergie distribuée par Senelec coûte moins cher que l’énergie solaire.

Des spécialistes interrogés par le BIC (Bulletin économique de la Chambre de commerce) dans sa dernière édition, apportent des éclairages.

Il n’y aurait pas photo entre le coût du kwh solaire et celui vendu par Senelec. Ce dernier est 130 FCfa quand le premier coûte entre 400 et 1500 FCfa, selon le directeur général d’Inensus West Africa, qui intervenait ainsi dans les colonnes du dernier BIC (Bulletin Economique de la Chambre de Commerce) dans le cadre d’un dossier réalisé sur la question.

Ce même constat de cherté est fait par le directeur général de la SSER(Société Sénégalaise d’Electrification Rurale), filiale de SENELEC (Société Sénégalaise d’Electricité), qui démontre, chiffre à l’appui, la différence des coûts de l’énergie du réseau national et de l’énergie solaire.

Pour une puissance de 200 watts pouvant alimenter 10 lampes et un téléviseur, un panneau solaire de 200 watts et 1400 CFA par watt-crête seraient nécessaires soit 280 000 CFA le panneau, compte non tenu du prix d’une batterie de 200 ampères qui coûte 320 000 CFA, du régulateur (40 000 CFA), de l’onduleur (1000 watts à 200 000 CFA) et des accessoires, en attendant de casquer pour la main d’oeuvre dont le prix tournerait autour de 100 000 CFA. 

Il faudrait environ un million CFA pour s’équiper au solaire et pour amortir l’investissement sur 10 ans, cela ne fait pas moins de 100 000 CFA par an, là où le client branché sur le réseau conventionnel de Senelec pour la même puissance, payera 60 000 CFA pour l’année.

A raison de 42 kw par mois et en prenant une tranche très forte, ce client Senelec se retrouve avec une facture mensuelle de 5000 CFA TTC et sur les 10 années, il aura casqué 600 000 CFA. 

Il se pose dès lors, un problème de rentabilité et de compétitivité pour les promoteurs du solaire, comme l’évoque le directeur général d’Inensus West Africa toujours dans les colonnes du Bic: «C’est toujours cher de produire à petite échelle», dit-il.

Il semble cependant que, si le solaire thermique est financièrement parlant rentable dans les villes, le solaire électrique ne l’est pas face au prix du KW/h de la Sénélec. Par contre si le client de la Sénélec est obligé, suite à des coupures ou délestage, pour continuer à travailler ou vivre décemment, d’utiliser un groupe électrogène, face à ce dernier le photovoltaïque est rentable sur de longues périodes.

Ll’objectif est de vulgariser l’utilisation de l’énergie solaire avec des facilités pour la diminution des coûts d’acquisitions afin de faire en sorte que les ménages consomment 60% de solaire et 40% de fossiles.

Aujourd’hui, le Sénégal se situe autour de 0,6 % d’électrification par les énergies renouvelables, loin du taux recommandé dans les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et qui est de 15%.

Nafi Digo

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