Drôle de pétrole en trôle?
Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné, samedi 8 juin 2013, l’arrêt du transit du pétrole du Soudan du Sud, à peine 2 mois après sa reprise. Une décision qui illustre les tensions persistantes entre les deux Etats voisins.
Le 27 mai, le président soudanais avait menacé de fermer les oléoducs par lesquels le Soudan du Sud veut exporter son pétrole si Juba apportait un soutien aux rebelles luttant contre les forces de Khartoum, en particulier dans les régions frontalières du Kordofan-Sud et du Nil Bleu. Le président du Soudan Omar el-Béchir a demandé à son ministre de l’Energie de suspendre le transit du pétrole du Soudan du Sud, à partir de dimanche 9 juin.
Et ce, alors que son acheminement, pourtant annoncé depuis de longues semaines, n’avait pas encore été possible à cause de la lente remise en état des oléoducs. Néanmoins, la reprise du transit devait être imminente.
Le président soudanais a donc mis à exécution sa menace prononcée la semaine dernière lors d’un discours improvisé à l’occasion de la libération de la ville d’Abu Karchola. Il avait déclaré en parlant du Soudan du Sud: «S’ils n’arrêtent pas leur soutien aux mouvements rebelles, leur pétrole ils peuvent le boire».
Omar el Béchir avait alors sommé Silva Kir, son homologue Sud-Soudanais, d’arrêter tout soutien au FRS et de dissoudre tous les liens avec le MPLS Nord sous peine, non seulement d’arrêter l’acheminement du pétrole, mais de révoquer le protocole des accords de coopération et de sécurité, pourtant signés en février dernier.
Le pétrole reste un enjeu vital pour les économies des deux Etats. Il représente 98% des recettes du Soudan du Sud et il devait rapporter un milliard USD par an au Soudan.