Le beat du ziglibithy!
Décédé, à l’âge de 35 ans, il laisse derrière lui une riche carrière meublée par plusieurs albums et surtout un rythme, le Ziglibithy, qui a marqué la scène musicale ivoirienne. Malheureusement, la relève n’a véritablement pas été assurée.
Il y a 30 ans, les mélomanes ivoiriens pleuraient la disparition de l’icône de la musique ivoirienne des années 80, Ernesto Djédjé. Le 9 juin 1983, comme un coup de tonnerre, la carrière artistique d’Ernest Djédjé Blé Louis dit Ernesto Djédjé prend brusquement fin à Yamoussoukro.
Décédé, à l’âge de 35 ans, il laisse derrière lui une riche carrière meublée par plusieurs albums et surtout un rythme, le Ziglibithy, qui a marqué la scène musicale ivoirienne. Malheureusement, la relève n’a véritablement pas été assurée. Et c’est dans la désolation que l’on constate aujourd’hui que personne n’a pu poursuivre l’œuvre entamée par Ernesto Djédjé.
La différence d’Ernesto Djédjé d’avec bon nombre d’artistes résiste dans son initiation au «Tohourou», qui est d’ailleurs l’une des sources du Ziglibithy. Ainsi, il va travailler sa voix et développer ses capacités lyriques. Toute chose qui fera de lui à la fois, un bon chanteur, un poète-fabuliste et un danseur hors pair. Ernesto est également arrangeur et guitariste.
C’est en 1963 que celui qui deviendra plus tard le « Roi du Ziglibithy » débute sa carrière. Il est recruté par Amédée Pierre qui découvre en lui un musicien talentueux. Ainsi, de 1965 à 1968, il sera le chef d’orchestre de l’ « Ivoiro-star Band » d’Amédée. Grand bosseur, c’est dans cet orchestre qu’il ajoute à son arc la maitrise de la guitare métallique.
En 1968, avec son Brevet d’étude du premier cycle (Bepc), il immigre en France et étudie l’informatique. De retour en Côte d’Ivoire, il est embauché en qualité de responsable culturel de l’Autorité pour l’aménagement de la région du sud-ouest (Arso) à San-Pédro. C’est dans cette ville qu’Erbesto va créer le « San-Pedro Orchestra ».
Il repart en France. Avec la collaboration de Manu Dibango, François Lougah et Anouma Brou Félix, Ernesto Djédjé enregistre son premier album en 1970, intitulé « Anowa ». L’artiste était à ce stade encore loin de la musique de recherche.
C’est en 1975 qu’il revient à ses premières amours où il sort l’album « Aguissè ». Dans la suite de sa carrière, c’est en 1977 qu’il sort le tube international « Ziboté », un 33 tours produit par Raïmi Gbadamassi, après six mois de studio à Lagos.
Ce tube dit monumental Ernesto Djédjé connaîtra une carrière fulgurante avec le rythme Ziglibithy.
A la veille de sa disparition, en 1982, l’artiste va produire l’album « Tizeré », dans lequel, il rend hommage à Henri Konan Bédié. Un autre morceau est également dédié au président Houphouët-Boigny, intitulé « Houphouet Boigny Zeguehi ».
« Officiellement, l’artiste est décédé consécutivement à un empoisonnement (… ) lors d’un repas à Yamoussoukro. A ce jour aucun résultat n’est disponible. Plusieurs hypothèses et rumeurs ont circulé à propos de son décès », note-t-on dans sa biographie sur le Web.