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GEORGETTE BADIEL: Mannequin burkinabè – « Mon combat pour l’eau » (Interview)

« Miss »…ion pour l’eau!

Ancienne Miss Burkina et Miss Africa, Georgette Badiel, communément appelée Georgie, s’est mise facilement dans le moule de mannequin. Après ses premiers pas réussis en France, elle est aujourd’hui installée à New York, aux Etats- Unis où elle porte haut le drapeau du Burkina au sein de l’agence The Lions.

altProfessionnelle sur tous les bords, elle gagne bien sa vie dans ce métier et rêve de partager ses dividendes avec les femmes des campagnes burkinabè, à travers des projets sur l’approvisionnement en eau potable et le développement.

 Comment va Georgie à New-York?

Je vis à New York depuis 5 ans et travaille dans une agence de mannequinat, appelée The Lions, mise en place par un des patrons des plus grandes agences de Paris. J’ai été envoyée par mon agence-mère de Paris, pour prendre contact avec les responsables de cette nouvelle agence et bien d’autres à New-York pour des essais. Mes prestations ont d’office séduit The Lions qui m’a retenue dans son écurie. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, je me débrouille et je vais très bien dans ce pays où rien n’est facile.

Quelle est ta spécialité dans cette agence?

Au sein de cette agence, je suis employée en tant que mannequin professionnelle et travaille pour les différents clients qui sont pour la plupart, de grands départements de boutiques de mode haut de gamme. La mode est subdivisée en deux grandes parties, à savoir la high fashion et le volet commercial. Pour ce me concerne j’évolue pour l’instant en tant que mannequin high fashion, je suis très à l’aise sur le podium et c’est qui a fait ma personnalité dans le mannequinat. Je m’évertue à aller dans le commercial car c’est là-bas qu’on gagne plus d’argent.

 Quel est le programme de travail dans votre agence?

De façon générale, dans l’année il y a des périodes indiquées pour les différents aspects de la mode que nous prenons en compte dans notre programme. En janvier, c’est la couture à Paris, en février, débutent les Fashion internationales dans les différentes capitales telles que New York, Paris, Londres et Milan auxquelles on peut être invité. Tu peux ainsi voyager du jour au lendemain, selon le choix des clients qui s’adressent à l’agence. J’ai donc souvent voyagé pour participer à ces Fashion qui occupent les mois de février, mars, septembre, octobre et novembre. Après les Fashion dans toutes ces villes, les clients commencent à contacter les mannequins pour des campagnes commerciales. On note également des périodes un peu calmes, mais il faut dire qu’à tout moment, il y a des shootings pour les magazines qui occupent les mannequins.

 Pour réussir dans ce métier, que faut-il faire?

La première chose à prendre en compte, c’est la patience. Quand on est dans ce métier, on a toujours des rêves qui ne pourraient se réaliser qu’avec la patience. Ensuite, il faut beaucoup d’effort physique et être bien préparée moralement.

 Que fais-tu en dehors du mannequinat?

Le mannequinat est ma principale activité qui me permet de me prendre en charge, mais à côté, j’essaie de faire autre chose. Je viens de créer ma propre ligne de lingerie et d’accessoires, dénommée Georgie’s Garden. Je suis pour l’instant au stade primaire, et mon objectif est de promouvoir ma lingerie en Afrique par les femmes africaines.

Quels sont tes projets?

Le projet qui me tient à cœur, c’est la bataille pour l’eau potable dans les villages du Burkina. L’eau c’est la vie et je suis triste de savoir que beaucoup de femmes burkinabè surtout dans les campagnes, souffrent et continuent de faire des kilomètres pour aller chercher de l’eau qui, du reste, n’est pas potable. Je suis encore plus triste quand je vois des filles contraintes de suivre leur maman dans cette corvée d’eau au détriment de l’école, qui aurait pu leur apporter le savoir et le développement de leur village.

Ainsi, l’année dernière, j’ai créé avec Heide Lindgren une fondation «Models 4 water», en vue de mener ce combat, au profit des femmes des campagnes de mon pays que j’aime tant. Notre objectif est l’approvisionnement en eau potable des écoles, des hôpitaux, des centres sociaux etc. dans les villages. Pour la première année, nous avons réussi à faire deux forages dans les villages de Nakar et Banéré dans la zone de Dano. Nous avons également réparé deux forages dans une clinique et dans un camp de refugiés maliens au Nord du Burkina. C’est environ 20 000 personnes qui ont eu accès à l’eau, grâce à notre action.

Aux Etats-Unis, mon appel semble être entendu et je pense que des structures et des bonnes volontés nous viendront en soutien. Ça devrait être de même au niveau du Burkina Faso, même si encore les choses tardent. En tous les cas, je mettrai à profit mes relations pour récolter des fonds que je vais investir dans les villages du Burkina Faso. Je pense que la politique de l’eau potable devrait préoccuper tout le monde, en commençant par les autorités, qui font déjà quelque chose, mais doivent faire encore plus, afin de soulager toutes ces femmes qui souffrent quotidiennement dans les villages.

J’ai un autre projet que je porte avec une amie libérienne Macdella Cooper, dénommé « She’s the way », un mouvement pour inspirer et motiver les jeunes filles et femmes africaines dans leur combat. Nous viendrons très prochainement au Burkina pour son lancement.

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