Une mesure qui poussera plusieurs étudiants vers la clandestinité.
Le Ministère de l’Intérieur (Viminale): « On ne peut pas concéder un document pour attente d’emploi ». Gezka (ASAL): « Loi injuste. Ainsi, plusieurs étudiants deviennent clandestins.
Finie l’université, les étudiants qui ne trouvent pas de boulot avant l’expiration de leur permis de séjour (PdS) doivent retourner dans leur pays. S’ils ne le font pas (et cela est probable) ils deviennent irréguliers. C’est ce qu’a expliqué Rodolfo Ronconi, chef de la Direction Centrale de l’Immigration et de la Police des Frontières du Ministère de l’Intérieur, dans une circulaire destinée aux nouveaux diplômés extracommunautaires.
Certaines Questure s’interrogeaient sur la « possibilité de délivrer un permis de séjour pour attente d’emploi pour ces étudiants qui ont terminé brillamment terminé l’université et n’accèdent pas aux doctorats ou masters universitaires de deuxième niveau« . La réponse est « non! »
Ronconi retient en effet que « pour procéder à une telle conversion il faut d’abord une modification de la loi« .
Les nouveaux diplômés étrangers qui veulent rester en Italie devront donc trouver immédiatement un boulot, avant la fin de leur permis de séjour d’études. Une entreprise difficile, surtout dans la conjoncture économique actuelle.
Il y a un traitement différent par rapport à qui a terminé un master ou un doctorat: dans ces cas, une fois le permis de séjour d’études périmé, on peut s’inscrire à l’office de la main d’œuvre pour avoir un PdS attente d’emploi, qui accorde un délai d’au moins 6 mois supplémentaires pour chercher un boulot.
« Au-delà de l’injuste distinction faite entre qui a un simple diplôme d’université ( laurea) et qui au contraire a en plus un doctorat ou un master, il faudrait s’interroger sur les conséquences d’une telle procédure. Après avoir étudié pendant tant d’années en Italie, il est difficile de retourner au pays, et pour ceux qui n’arrivent pas à trouver un travail régulier, l’unique issue est la clandestinité« , fait noter Ergys Gezka, président de l’Association Etudiant Albanais de Lecce, qui souligne que cela arrive surtout aux ressortissants des pays pauvres.
« Je pense notamment à plusieurs collègues africains ou sud-américains. Leurs familles ont fait un gros investissement pour les envoyer fréquenter l’université en Italie. C’est dramatique pour eux de retourner chez comme chômeurs, avec un diplôme universitaire difficilement utilisable dans leur pays« , précise-t-il.
En fin de compte, il suffirait juste « un peu de temps pour chercher un boulot en Italie. Une chance que mériteraient tous les étudiants étrangers« , conclut Ergys.
Elvio Pasca