Les bons règlements de compte… font les bons ennemis!
C’est le porte-parole du mouvement qui l’a annoncé samedi 29 juin. En Somalie, les shebabs ont tué deux de leurs leaders historiques, entrés en dissidence pour des désaccords avec le chef du mouvement, Ahmed Abdi Godane.
Une annonce qui révèle au grand jour des luttes de pouvoir internes de plus en plus violentes.
Les deux leaders tués avaient été, parmi d’autres, à l’origine du mouvement shebab en 2006. Abdul Hamid Olayhi, et surtout Ibrahim Jama Mead, surnommé El Afghani, et dont la tête était d’ailleurs mise à prix par les Américains à 5 millions USD.
Les deux hommes étaient depuis quelque temps en conflit ouvert avec le chef du mouvement, Ahmed Abdi Godane, qui avait ordonné récemment leur arrestation et celle d’autres chefs pour avoir contesté son leadership. Des accrochages entre les hommes d’El Afghani et ceux de Godane avaient même été signalés dans une ville de la côte, il y a 10 jours.
Finalement les deux dissidents ont donc été arrêtés, puis, selon leurs familles, exécutés. Ce dont Godane se défend, affirmant qu’ils ont péri en résistant à leur capture.
Signe de ces tensions internes de plus en plus fortes au sein des shebabs, une autre figure du mouvement, le Cheikh Assan Dahir Aweys, s’est rendu aux autorités de transition sans que l’on connaisse les termes de cette reddition.
Mais comme Al Afghani, il faisait partie des dissidents qui, sur des sites islamistes, avait accusé Godane de comportement dictatorial et d’avoir ordonné le meurtre de musulmans et de moujahiddines.