Karim rime avec crime?
Dans le différend qui oppose Karim Wade à l’État du Sénégal, la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a tranché, vendredi 19 juillet. Inculpé par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), Karim Wade est en détention provisoire depuis la mi-avril.
Ce sont les avocats du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade qui avaient introduit ce nouveau recours. Ils demandaient 200 milliards CFA (300 millions d’euros) de dommages et intérêts. Vendredi, la Cour de justice a rejeté toute réparation.
«Nous avons gagné sur toute la ligne», s’est réjoui maître Moussa Félix Sow, l’avocat de l’État du Sénégal. Aux défenseurs de Karim Wade qui demandaient à la Cour de justice de la Cédéao de reconnaître le caractère «arbitraire» de la détention du fils de l’ancien président, celle-ci répond que cette détention est fondée légalement et n’ordonne pas la libération du détenu le plus célèbre du Sénégal.
Alors que la CREI juge sans recours possible, ce qui est contraire selon les avocats de Karim Wade aux conventions internationales que le Sénégal a pourtant ratifiées, les avocats avaient demandé à la Cour de se prononcer. Mais la Cour se déclare incompétente.
Les avocats de Karim Wade insistent sur le fait que la Cour a néanmoins reconnu que l’État du Sénégal n’avait pas exécuté son arrêt du 22 février dernier, ce qui est pourtant une obligation, selon les juges d’Abuja.
Autrement dit, la Cour demande à l’État de lever l’interdiction de sortie du territoire qui frappe les responsables de l’ancien parti au pouvoir, le PDS (Parti Démocratique Sénégalais).
Maître Mohamed Seydou Diagne, l’un des défenseurs de Karim Wade, estime que la décision est satisfaisante puisque la Cour rappelle dans l’arrêt du 22 février que la Haute Cour de justice reste la seule juridiction compétente pour juger des actes commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.