Et Tiken «s’enga…Jah» dans le reggae militant!
Tiken Jah Fakoly est né le 23 juin 1968, à Odienné au nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Il est issu d’une famille de forgerons. Il a découvert la musique très tôt.
Dès 1987, il montre son premier groupe, « Djelys ». Il arrive à se faire connaitre 10 ans plus tard en Europe. En 1998, fait sa première scène à Paris. En 2003, il est invité par le festival Musiques Métisses (Angoulême), où il revient en 2005. Il obtient la Victoire de la musique en 2003 dans la catégorie album Reggae/Ragga/World pour l’album « Françafrique ».
En 2002 et 2005, il chante lors de la Fête de l’Humanité. Lors de l’édition 2008, 50.000 personnes l’ont suivi sur la grande scène du parc de La Courneuve. Il participe au rock dans tous ses états à Évreux en 2005. Depuis 2003, Tiken Jah Fakoly vit au Mali.
En 2010 Tiken Jah Fakoly sort l’album « African Revolution ». En raison des événements politiques en Côte d’Ivoire et en Tunisie, Tiken Jah lance une semaine de solidarité à Paris du 13 au 18 juin 2011.
Tiken Jah Fakoly est un musicien engagé. Il veut «éveiller les consciences». Il dénonce l’injustice, prône l’unité de l’Adfrique et met le doigt sur l’importance de l’éducation.
«Pour moi c’est l’éducation qui va tout changer, une fois que la majorité des Africains sera alphabétisée, cette majorité se rendra comptes qu’elle a des opportunités, des droits et elle va les saisir, elle va les préserver, il faut comparer l’histoire des pays qui ont réussi aujourd’hui. Quand tu regardes l’histoire, beaucoup de choses sont passées par l’éducation. L’Afrique passera forcement par le même circuit, il y aura des turbulences, comme en France aux Etats-Unis, mais si nous mettons l’accent sur l’éducation il n’y a pas de raison que nous n’y arrivions pas, parce que aujourd’hui il est prouvé que les Africains ont les mêmes atouts, la même intelligence que tout le monde. Il y en a qui sont à la Nasa, un autre est président des Etats-Unis, il n’y a pas de raison, si on se donne les mêmes chances que ceux qui ont développé les pays occidentaux il n’y a pas de raisons qui nous n’y arrivions pas. C’est pourquoi je mets l’accent sur l’éducation, je construis des écoles parce que je veux faire du concret et montrer le chemin aux enfants, le chemin de l’école et même pousser les parents s’il le faut.
Je me souviens que je n’ai pas fait de longues études, pourquoi ? Parce que mes parents ne savaient ni lire ni écrire, je n’ai eu personne pour me dire d’y aller, et moi-même je pensais que j’allais aller à l’école pour mes parents, et quand je me suis rendu compte que c’était pour moi c’était trop tard, c’est donc essentiel de faire aussi comprendre aux parents que c’est primordial pour leurs enfants. Je ne veux pas que l’on dise que je construits une salle de musique ou un studio et ainsi être critiqué, mais la avec les écoles je suis sûr que je vais là où il faut.
Et oui… Nous en Afrique nous avons de la place, pas vous, aujourd’hui en Côte d’Ivoire tu peux acheter un magnifique terrain à côté de la capitale Abidjan a 5000 euros, ici à Paris il n’y a rien à 5000 euros, peut être aussi que des occidentaux se disent, ou vont se dire « mais je peux acheter un superbe terrain en Côte d’Ivoire ou ailleurs en Afrique avec peu d’investissement, et loger ma famille et tenter ma chance ». En Europe, si vous avez des loyers chers et pas de travail, quelles sont vos possibilités d’avenir? N’oubliez pas qu’en Afrique tout est à faire, alors qu’ici tout a été presque déjà fait».