Vote ton pote!
Jeudi 25 juillet 2013 se tiennent les élections législatives au Togo. Les bureaux de vote sont ouverts de 7h à 16h locales.
1.174 candidats se disputent 91 fauteuils de députés. Après le vote des militaires, le lundi 22 juillet, c’est au tour de trois millions de citoyens de défiler devant les urnes pour faire leur choix. L’enjeu principal de ce scrutin est la transparence qui caporalise toutes les attentions.
La nouvelle Assemblée comptera 10 sièges de plus, notamment pour répondre aux revendications de l’opposition qui souhaitait une meilleure répartition de la carte électorale. Face à parti au pouvoir, celui du président Faure Gnassingbé, UNIR (Union pour la République), deux grandes coalitions de l’opposition se sont formées, la Coalition Sauvons le Togo (CST) et la coalition Arc-en-ciel. Elles regroupent à elles deux 10 partis d’opposition: l’UFC de Gilchrist Olympio, la CPP, le Net, le PSP, la Clé, et des listes d’indépendants complètent le panorama.
Pour l’opposition, qui a longtemps refusé de rejoindre le processus électoral, l’enjeu est de taille. Il s’agit de déterminer quel leader recevra le titre de chef de l’opposition. Pour le parti au pouvoir, il s’agira de prendre le pouls de l’opinion à deux ans de la présidentielle. Si la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’Union Africaine (UA) et l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) ont dépêché environ 300 observateurs, en revanche l’Union Européenne (UE) n’a dépêché que deux analystes. Elle attend manifestement d’être convaincue par le fonctionnement de la démocratie togolaise.
L’un des enjeux du scrutin ce sera la transparence. Malgré les assurances de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), l’opposition togolaise redoute des fraudes. Elle, qui par le passé a souvent payé le prix fort de processus électifs avortés ou biaisés, n’accorde pas le moindre crédit au régime du président Faure Gnassingbé.
Signe de cette défiance, la crise de nerfs qui a opposé, mercredi 24 juillet, le Collectif Sauvons le Togo et la CENI. Sur la base d’un fichier fourni par cette dernière, le CST a découvert environ 1 500 bureaux de vote fictifs ou doublonnés dans la liste des lieux de vote.
Renseignements pris auprès de la CENI, chacun s’est aperçu que cette dernière avait fourni un fichier inexact. L’opposition a du aussi exiger la modification en dernière minute d’une directive de la CENI qui n’accordait aucun mandat délibératif aux membres du CST dans les commissions électorales locales, où elle est présente. Bref, pour l’opposition la vigilance est de mise quitte parfois à crier au loup un peu vite.