Crois en la croix!
Le pape François a exprimé, vendredi 26 juin, lors du Chemin de croix des Journées mondiales de la jeunesse, sa compréhension et son appui moral pour les «nombreux jeunes qui n’ont plus confiance dans les institutions politiques corrompues et ceux qui perdent la foi» à cause des mauvais prêtres qui n’observent pas l’Evangile.
Le pape François a présidé vendredi un immense chemin de croix sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, au soir d’une journée riche en rencontres intenses et émouvantes. Le pape avait commencé sa journée dans le parc «Quinta da Boa Vista», en confessant trois Brésiliens, un italien, et une Vénézuélienne. Puis il s’est rendu à l’archevêché, où, du balcon, il a rendu hommage au rôle dans la société et dans la famille des grands-parents qui «communiquent le patrimoine d’humanité et de foi essentiel».
Le souverain pontife a ensuite réuni autour de lui huit détenus mineurs de Rio, avant de déjeuner avec 12 garçons et filles du monde entier.
Sur la plage de Copacabana, le pape a ensuite rejoint la cérémonie de la Via Crucis, le chemin de croix, un des temps forts des JMJ, en présence de centaines de milliers de jeunes qui hurlaient leur enthousiasme à son passage.
«Chargé de sa croix», a dit gravement le pape, Jésus «s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption». Une allusion à tous ceux qui, sous toutes les latitudes, et pas seulement au Brésil, sont dégoûtés de leur classe politique et de ses fausses promesses.
Jésus, a-t-il ajouté dans le même souffle, s’unit aussi à ceux «qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile». François, qui a été élu notamment pour réformer l’Eglise, faisait référence aux scandales provoqués par tous les membres du clergé qui font le contraire de ce que l’Evangile professe (pédophilie, corruption, arrogance, mondanité, etc…).
Il a demandé «courage» et assuré les jeunes que le Christ, «chargé de sa Croix, parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes. Avec sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense. Jésus s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue. Jésus s’unit aussi à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture», a lancé le pape, reprenant une de ses accusations récurrentes contre la «société du tri et du déchet».
«Grâce à sa croix, Jésus s’unit à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour la couleur de sa peau ».