Finie… «l’avis» en rose?
A Madagascar, un projet d’ordonnance provoque une levée de boucliers chez les acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic de bois de rose. Ce bois précieux et menacé d’extinction est interdit à la vente mais un projet d’ordonnance prévoit d’organiser la vente de certains stocks.
Le bois de rose, un bois précieux et menacé d’extinction est interdit à la vente mais un projet d’ordonnance prévoit d’organiser la vente de certains stocks. Si l’Etat passe à l’acte, 26 000 ménages seront exclus directement de l’aide au développement de la Banque Mondiale.
A Madagascar, le bois de rose fait l’objet d’un trafic illégal important vers la Chine, bien qu’il soit interdit à la vente. Le projet d’ordonnance qui revient sur cette interdiction, en modifiant l’appareil juridique, a déjà fait réagir la Banque mondiale qui a rappelé qu’elle pourrait suspendre ses financements au secteur de l’environnement.
L’ordonnance n’est pour l’instant qu’un projet, mais elle suscite déjà de nombreuses critiques car le texte revient sur l’interdiction stricte de toute exploitation, vente et exportation de bois de rose, actuellement en vigueur mais déjà peu respectée.
Ce bois précieux pourrait désormais être commercialisé. Il s’agirait des stocks de certains opérateurs ainsi que des bois saisis ou confisqués par l’administration.
L’actuel comité de pilotage pour l’assainissement du secteur – qui rassemble le gouvernement, la société civile et les bailleurs internationaux – serait remplacé par un nouvel organe, à savoir, une commission purement étatique. C’est elle qui accorderait les agréments d’exportation aux opérateurs.
Des membres de l’actuel comité de pilotage sont rapidement montés au créneau. Ils craignent, en effet, que des stocks illégaux entrent dans le circuit légal, et surtout, que cette ordonnance ouvre une brèche et conduise à une recrudescence des coupes de bois dans les aires protégées.