L’incohérence du procureur aurait endommagé la crédibilité et la légitimité de la CPI.
A trois mois de l’élection du futur procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Human Rights Watch (HRW) dresse un bilan critique de la politique pénale de Luis Moreno Ocampo.
Dans un rapport intitulé «Unfinished Business», l’organisation de défense des droits de l’homme estime que la stratégie incohérente du procureur a suscité des doutes sur son indépendance, et affecté la crédibilité de la Cour. Le mandat de Luis Moreno prendra fin en juin 2012.
«L’absence de stratégies plus cohérentes et plus efficaces a miné la perception d’indépendance et d’impartialité, menaçant la crédibilité de la Cour», écrivent les auteurs du rapport.
Human Rights Watch analyse notamment les enquêtes conduites en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda, en République Centrafricaine (RCA) et au Darfour, et note que les décisions prises jusqu’à aujourd’hui «ont déjà endommagé la crédibilité et la légitimité de la CPI (…) et pourraient, à long terme, miner sa mission de lutte contre l’impunité».
L’organisation suggère au futur procureur de compléter les enquêtes en cours.
Depuis son entrée en fonction en juin 2003, Luis Moreno Ocampo a engagé des poursuites contre 26 suspects, pour l’essentiel des Africains. Dix sont toujours en fuite, deux sont décédés et un rebelle du Darfour, Idriss Abou Garda, a fait l’objet d’un non lieu.
B. C.