Brian… très brillant!
Brian Gitta souffre du paludisme depuis l’âge de deux ans. Et cet ougandais de 21 ans ne supportait plus les incessantes et les douloureuses prises de sang pour vérifier l’évolution de la maladie.
Avec trois amis étudiants en informatique à l’Université de Makerere à Kampala, la capitale ougandaise, il a mis au point une appli qui a soulagé ses souffrances et celles de millions d’Africains.
«J’avais deux ou trois ans lorsque je l’ai contracté pour la première fois. J’ai dû faire beaucoup de tests sanguins. Je sentais beaucoup de douleur et la file d’attente chez le médecin était longue. C’est très rare de rencontrer des gens en Ouganda qui n’aient pas souffert de paludisme. Si vous allez dans un centre de santé, vous pourriez constater que 90% des patients en souffrent».
Chaque année, environ 70.000 à 100.000 Ougandais meurent de cette maladie tropicale.
Lors d’une hospitalisation, il se met à rêver d’un «centre médical mobile» qui offrait un diagnostic plus rapide et sans douleur, sans aiguilles ni piqûres.
Avec trois autres camarades donc, il s’attèle à cet incroyable projet. Et leur rêve est devenu réalité.
Il a même été récompensé en juillet dernier en Russie! Gitta, Joshua Businge, Simon Lubambo et Josiah Kavuma ont reçu un prix décerné par Microsoft pour les logiciels d’étudiants – excusez du peu!-
Ils ont été récompensé pour leur application qu’ils appellent Matibabu, qui signifie centre médical en swahili.
Désormais en Ouganda, et dans plusieurs pays africains, l’application Matibabu permet de détecter et de suivre l’évolution de la maladie.
Un matiscope, un appareil portable fait sur commande est relié à un smartphone. Le doigt de l’utilisateur est inséré dans le matiscope, et l’application utilise une lumière rouge pour pénétrer dans la peau et détecter les globules rouges.
«Il a été montré que les globules rouges infectés ont une structure physique, chimique et biomédicale différente par rapport à un globule rouge normal, d’où nous avons utilisé la technologie de diffusion de lumière pour déterminer les modes de dispersion des cellules normales et des cellules infectées. A travers la différence des modèles, l’application est capable de diagnostiquer le paludisme sans une prise de sang».
Ce matériel informatique dispose d’une diode émettrice de lumière et d’un capteur de lumière, et il transmet les résultats de test sur le téléphone de l’utilisateur pour un traitement mais ils peuvent être aussi directement partagés avec le médecin du malade! Les résultats sont immédiats!
Matibabu ne peut être utilisé actuellement qu’avec le système d’exploitation Windows sur téléphone, mais il devrait être développé sur d’autres supports.
Brian Gitta travaille activement avec son équipe pour venir en aide aux femmes enceintes. «Quand une femme enceinte souffre de paludisme, cela affecte le bébé. Mais si on peut le détecter très tôt, cela pourrait réduire les fausses couches».
Ces étudiants se sont donnés deux ans pour bien déployer cette application révolutionnaire. Elle sera gratuite, même si l’utilisateur devra se doter d’un matériel informatique qui lui peut être encore un frein notamment pour les ougandais.
Mais Brian réserve d’ici là bien d’autres surprises…