Miss « I…taglia »?
Snobé par la Rai, apparemment Miss Italie aura toujours un passage sur La7. Parmi les beautés en compétition, on ne pourra cependant pas voir ni les immigrées, ni (et c’est beaucoup plus grave), les filles de l’immigration qui n’ont pas encore réussi à devenir italienne, par la loi.Le règlement est formel: « Pour être admises au concours, on doit être de nationalité italienne … ».
Aucun pas en avant donc par rapport aux années précédentes. Au contraire, à bien y voir, le plus célèbre concours de beauté d’Italie a réussi à faire un bond en arrière.
Lors de la dernière édition, avait fait sensation le choix d’accompagner le concours traditionnel par une autre compétition ouverte aux jeunes filles n’ayant pas la nationalité italienne, mais résidant en Italie, depuis au moins un an.
« Chers amies étrangères qui résidez en Italie, cette année, j’ai pensé à vous aussi ... », écrivait alors sur son blog, Patrizia Mirigliani, patronne de Miss Italie.
A vouloir voir le verre à moitié plein, c’était le moyen d’ouvrir le concours à la nouvelle beauté italienne, qui peut avoir les yeux bridés ou la peau noire.
Pensant aux 2èmes générations, qui ont grandi et souvent meme sont nées en Italie, «étrangères» seulement pour la loi, ce concours à part semblait l’énième distinction injustifiée: pourquoi ne les inclure dans la kermesse principale?
Répondant à une critique sur le site de notre groupe éditorial « Stranierinitalia.it », Patrizia Mirigliani avait été possibiliste:
«La décision prise pour l’édition 2012 est une étape vers le changement et elle est déjà en soi une révolution. Certes, aujourd’hui, dans les années que nous vivons, l’exclusion des filles nées en Italie de parents étrangers ou ayant grandi ici, apparait illogique. Je pense que nous y arriverons».
Le concours de l’année dernière étaidevenu une importante caisse de résonance, avec les finalistes transformées en promo d’une souhaitée réforme de la loi sur la nationalité.
Nayomi Andibuduge avait écrit une lettre au président de la République Giorgio Napolitano, signée par ses collègues:
«J’ai 18 ans et suis née à Rome. Et je n’ai pas la nationalité italienne, nationalité que je voudrais avoir de « droit », étant née en Italie de parents du Sri Lanka qui, depuis des décennies, vivent dans Votre (notre) pays».
Ana Carolina da Silva, à l’époque du couronnement de la plus belle, avait réaffirmé le concept en direct à la télévision:
«Je vis en Italie depuis 12 ans et je n’ai pas la nationalité. Pour cela, je voudrais demander au gouvernement de réduire les délais d’attente pour les personnes qui veulent sincèrement être italiens à tous les effets car, au fond du cœur, ils le sont déjà« .
Cette année, cependant, les secondes générations et leurs aspirations seront complètement virées de Miss Italie.
« Il n’y aura pas une compétition à part et nous n’avons pas changé le règlement principal», a confirmé le bureau de presse de Miss Italie. Pourquoi?
« Jusqu’il y a quelques jours, on n’était pas surs que le concours allait etre transmis à la télé, il n’y avait pas de certitudes« .
Et que dire des ouvertures faites par la patronne de Miss Italia, Patrizia Mirigliani? «Un projet qu’il n’a pas été possible de continuer« .
Pourtant, ce n’était pas si difficile. que ça. Il fallait modifier quelques lignes du règlement d’un concours de beauté, et pas réformer la loi sur la nationalité.
ça aurait été un bon signe, surtout à présent que la véritable réforme commence son périple au Parlement, et une manière concrète de rajeunir un concours, né il y a 70 ans, quand l’Italie et les italiennes n’étaient pas celles d’aujourd’hui.