Batik c’est pratik!
Oullins est une commune située à 7 kilomètres de Lyon, chef-lieu de la région de Rhône-Alpes. C’est dans cette localité que l’association les Amis de la Cité des arts de Koudougou, a fait une exposition vente de batik, le samedi 28 septembre 2013. Les mets burkinabè y étaient aussi à l’honneur.
L’objectif de la journée dédiée au batik, cette façon particulière des artistes burkinabè de fixer leur imagination sur la fibre textile, était de collecter des fonds pour soutenir la Cité des arts de Koudougou. Les visiteurs ont pu ainsi admirer dans la journée du 28 septembre, le génie des artistes de la 3ème ville du Burkina Faso et laisser parler leur cœur. A terme, 705 euros (environs 490 000 CFA) ont été engrangés par les Amis de la Cité des Arts de Koudougou.
Les toiles présentées sont des scènes de la vie au village: le griot avec son tam-tam, les femmes qui font la cuisine ou qui pilent le mil. L’exposition a fait également la part belle à la faune sahélienne, avec des animaux sauvages tels que les girafes, les phacochères et les antilopes.
Fait majeur, l’histoire de la fondation de l’empire du Moogo a été tracée à travers une représentation de la princesse Yennenga dans toute sa splendeur: une femme en tenue traditionnelle, avec au dos un carquois, et montée sur un cheval au galop.
Cette toile a été la vedette de l’exposition, tant elle a suscité l’admiration et les questionnements des amateurs d’art français. Elle a été vite réservée, et les visiteurs n’avaient qu’à se contenter des autres toiles qui, elles aussi étaient merveilleuses. Autant dire que même en peinture, la princesse Yennenga a séduit! Après l’exposition, dans la soirée, les Oullinois ont goûté à des plats burkinabè concoctés par les Amis de la Cité des arts de Koudougou.
Il y avait du tô (pâte de mil ou de maïs) accompagné de sauce avec viande, du riz à la sauce et enfin, du jus de bissap (variété d’oseille). L’objectif de cette journée consacrée à la promotion du batik et des mets du pays des Hommes intègres, était de collecter des fonds pour venir en aide à la Cité des arts de Koudougou, a expliqué Hélie Bécot, présidente de l’association.
«Nous les soutenons parce que depuis 2008, c’est un peu plus compliqué à cause de la crise, de faire vivre la Cité des arts», a-t-elle dit. En effet, l’association les Amis de la Cité des arts de Koudougou, selon sa présidente, Hélie, a été créée pour soutenir les projets de Maurice et Apollinaire, les deux fondateurs de la Cité.
«Là, ils veulent faire une salle informatique, un cybercafé pour avoir un petit revenu en plus, développer localement Koudougou qui ne dispose pas de cybercafé ou de salle de ce type là. Tous les fonds que nous collectons aujourd’hui, sont destinés à cette Cité», a indiqué Hélie Bécot.
A la fin de la soirée, la présidente dit avoir vendu pour 520 euros de batiks, et l’ensemble du soutien (repas et dons divers) monte à 185 euros. Au total donc, 705 euros ont été collectés pour soutenir la Cité des arts de Koudougou.
La Cité des arts de Koudougou, au dire de Hélie Bécot, organise à chaque été des expositions- ventes de ses œuvres en France. Justement, c’est lors d’un festival en été 2007 à Tour, dans le Val de Loire qu’elle a rencontré les deux «batikiers». Elle poursuit: «Devant la beauté de leurs réalisations, les couleurs et puis l’accueil qui m’a été faite, je suis tombée en amour des batiks. J’ai dit qu’un jour j’irai là-bas et je verrai comment on fait».
Voici comment la passion pour le batik est née en Hélie. Pour nourrir cet amour, elle s’est rendue à Koudougou en 2009 à la Cité des arts où elle a fait un stage en batik, en bronze. Ayant apprécié le projet des deux Burkinabè, elle s’est engagée à les soutenir.
«Au retour, j’ai réfléchi pour voir ce que nous pouvons faire en France sans leur prendre quelque chose, pour les soutenir vraiment et rester dans l’échange», a déclaré Hélie Bécot. C’est ainsi que l’association les Amis de la Cité des arts de Koudougou est née.
En effet, ce sont les toiles faites à la Cité des arts que Hélie et son association proposent en vente: «Nous avons acheté une partie de leurs batiks en 2010. Il y a 200 batiks et on les revend ici sur les marchés de Noël, sur des endroits bien spécifiques qui sont intéressés par la culture africaine ou de l’artisanat ou d’échange culturel».
Les toiles, au regard de la crise qui frappe les Français, ne s’achètent pas aussi bien, selon Hélie. Cependant pendant la fête de Noël, ça marche, car des gens en font des cadeaux à des amis pour des décorations de maisons. «Ça reste un produit entre guillemets réservé dans une niche des gens qui apprécient ce type d’art», a-t-elle conclu.