Le collectif « Touche pas à ma nationalité » maintient la pression.
Les membres et sympathisants du collectif «Touche pas à ma nationalité» exigent l’arrêt du recensement en cours, qu’ils jugent discriminatoire à l’égard des populations noires. Une marche organisée dans la capitale, Nouakchott a dégénéré.
Les manifestants, mobilisés par le collectif «Touche pas à ma nationalité», voulaient se rendre à l’Assemblée nationale pour interpeller les députés fin qu’ils fassent pression sur le gouvernement pour mettre fin au recensement.
Regroupés devant le centre de recensement du quartier Medina 3, plusieurs jeunes brandissaient la photo de Lamine Mangane, tué le 27 septembre, par les forces de l’ordre lors de la répression d’une manifestation anti-recensement à Maghama, dans le sud du pays.
Arguant que la marche n’avait pas été autorisée, la police a tenté de disperser les contestataires et la situation a dégénéré. Les pierres fusaient de tous côtés, tout comme les grenades lacrymogènes. Des journalistes et des passants ont été pris pour cible.
Le quartier de Medina 3 a été bouclé, mais les manifestants se sont déplacés et pendant quelques heures, forces de l’ordre et petits groupes de jeunes se sont livrés à des courses poursuites dans les ruelles de la ville.
Les échauffourées auraient fait une dizaine de blessés et une quinzaine de personnes ont été interpellées. Plusieurs voitures ont été incendiées, quelques commerces saccagés.
Les 24 et 25 septembre, des affrontements entre gendarmes et manifestants ont eu lieu à Kaédi, à environ 400km au sud de Nouakchott, auraient fait 5 blessés graves parmi les manifestants.
Le 27 septembre à Maghama, les tirs des gendarmes ont tué un jeune homme de 19 ans, Lamine Mangane, et fait une dizaine de blessés.
D’après la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), les forces de l’ordre auraient procédé à des recherches ciblées dans les deux villes. Une vingtaine de personnes seraient actuellement détenues.