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R.D. CONGO: Que fera Kabila de sa victoire contre le M23?

Super… bilan de l’habile Kabila!

Les carottes sont-elles totalement cuites pour le M23? En tout cas, pour le pouvoir de Joseph Kabila, il n’y a pas de doute, la rébellion a été défaite. Même s’il est encore tôt de signer son acte de décès du fait que le mouvement ne s’est pas encore avoué vaincu mais a simplement annoncé son intention de mettre fin à la rébellion, tout laisse penser que le M23 ne peut plus cracher le feu.

altLa prise de ses derniers bastions par l’armée congolaise, soutenue par la brigade d’intervention de l’ONU et la fuite des rebelles vers des pays voisins dont le Rwanda et l’Ouganda, font penser que la messe est dite pour le M23. Sauf cataclysme, le M23 a bien perdu de sa superbe et ne peut donc plus inquiéter sérieusement ses adversaires.

En tout cas, matériellement, il ne peut plus résister face à la machine infernale de l’armée congolaise appuyée par la Monusco. Le parrain rwandais qui pouvait lui porter secours a préféré se tenir à carreau. C’est d’ailleurs le mieux que ce dernier pouvait faire car s’il agissait, il risquerait de s’attirer les foudres de plus d’un. On le sait, l’axe Kigali-Kampala qui a été longtemps considéré comme le bras invisible mais redoutable du M23, ne pouvait prendre le risque de soutenir ouvertement et visiblement un ennemi que combattent les Nations unions et des puissances africaines comme l’Afrique du Sud et la Tanzanie.

Le front formé par ces derniers dont la figure de proue n’est autre que Jacob Zuma et l’ONU ne pouvait tolérer une intervention rwandaise sur le sol congolais aux côtés des rebelles du M23. Il faut reconnaître que presque, pour ne pas dire toutes les conditions étaient réunies pour mettre en déroute le M23. En vérité, dès lors que la MONUSCO a reçu un mandat offensif, le sort du M23 était du même coup scellé. La victoire dont se félicite le gouvernement congolais était donc plus ou moins prévisible. La grande question que l’on se pose est de savoir ce que fera Kabila de sa victoire. Va-t-il simplement la vendanger ou saurait-il en faire un usage utile pour le Congo ? Il est certes bon de remporter une victoire face à des rebelles comme ceux du M23 dont le mode d’emploi était pillage, viol et tuerie. Mais le plus important c’est la gestion de cette victoire.

Et sur ce plan, peu d’éléments parlent en faveur de Kabila. Car jusque-là, il n’a pas réussi à asseoir une bonne gouvernance qui prenne en compte les préoccupations de son opposition ni de la société civile. En somme, celles du peuple congolais. En tout état de cause, si Kabila veut jouir pleinement de cette victoire, il lui faut d’abord amener le M23 à accepter sa défaite et à renoncer à la voie des armes pour conquérir le pouvoir d’Etat. Il faudrait ensuite, qu’il y ait des accords de paix, que le gouvernement revoie sa gouvernance politique, économique et sociale. La protection des frontières et la réorganisation de l’armée congolaise devraient être des priorités absolues du pouvoir en place. Comme une seule main ne peut ramasser la farine, la MONUSCO devrait, pour la quiétude des populations, rester pendant longtemps sur le sol congolais. Cela permettrait également de dissuader tous ceux qui voudraient agir contre les intérêts de la nation en se servant des armes.

La paix qui se dessine dans l’Est de la RDC est encore très fragile, et pour la renforcer et la consolider, les organisations sous-régionales comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) devraient aussi prendre à bras-le-corps la question sécuritaire du Congo. Toute guerre finit autour d’une table de négociation dit-on, et il serait bon d’engager, sinon de reprendre sans délai, les pourparlers inter-congolais afin d’éviter que les rebelles ne se réarment auprès de leurs protecteurs et reviennent semer la désolation au sein de la population congolaise.

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