La charia pour charrier droit?
Le congrès général national libyen a déclaré que la charia, la loi islamique devait être la source de la législation en Libye. Cette annonce peut faire peur vue de l’étranger mais n’inquiète pas les Libyens.
Ce n’est pas la charia, mais plutôt les coupures d’électricité récurrentes qui étaient au cœur des conversations ce matin au café de la vieille ville de Tripoli. En effet, l’annonce du Congrès ne choque personne en Libye. Café-crème à la main, Salah Bakouch, membre du parti Union pour la patrie relativise: selon le congrès, les lois contradictoires avec la charia sont considérées comme nulles et non avenues.
«C’est une déclaration, ce n’est pas une décision, une loi. Et c’est simplement la répétition d’une déclaration faite, il y a déjà quelques mois. Et ce sera le choix du comité des 60».
Le comité des 60, dont l’élection est prévue dans les prochains mois, sera en effet chargé de rédiger la Constitution. Et donc de décider si la charia sera la source ou une des source de la législation libyenne. Alors pourquoi cette déclaration du Congrès? Pour Salah Bakouch, la raison est simple: les habitants de la capitale libyenne sont plus préoccupés par les coupures d’électricité
«Les fondamentalistes ne pourront plus polémiquer c’est pour ça qu’ils l’ont fait. De toute façon, tous les partis politiques sont d’accord avec cette déclaration. La base doit être la charia».
Salah Ngab, très impliqué dans la société civile est plus inquiet: «Qu’est-ce qu’on entend par charia ? Est-ce que c’est rompre les relations avec les Européens car ce sont des infidèles occidentaux ? La Charia n’a rien à voir avec l’Etat, cela concerne chaque individu»
C’est le comité des 60 qui aura le dernier mot.