Décris…passion?
Le RDR et le FPI sur la même table de discussion. Ceci n’est pas de la fiction. Lundi 9 décembre 2013, s’est tenue à Abidjan une rencontre que certains qualifient d’historique entre les dirigeants du FPI et ceux RDR. C’est-à-dire entre les responsables du parti de Laurent Gbagbo et celui d’Alassane Ouattara.
Il s’agit de la première du genre depuis plus de dix ans. Et c’est une initiative du FPI. Les échanges ont duré plus de deux heures, pour ouvrir ce qu’on pourrait considérer comme une amorce du dialogue politique entre le pouvoir et le principal parti d’opposition de Côte d’Ivoire.
Si ces personnalités politiques s’affrontent régulièrement dans les journaux, cette rencontre a réuni aussi de vieilles connaissances. Le Front populaire ivoirien veut notamment convaincre de la nécessité de l’organisation d’Etats généraux de la République. Une sorte de remise à plat des causes de la crise…
Pour Pascal Affi N’Guessan, le président du parti de Laurent Gbagbo, il s’agit de l’un des piliers de la réconciliation: «Nous espérons que toutes nos propositions seront examinées avec la plus grande attention. Etant entendu que nous ne sommes pas accrochés aux slogans et aux étiquettes, mais que c’est le contenu de notre démarche qui paraît essentielle».
Le RDR va pourtant retoquer cette proposition, déjà récemment rejetée par Alassane Ouattara. Trop proche peut-être du mandat de la Commission réconciliation.
Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du parti présidentiel, encourage le FPI à présenter ses autres projets en acceptant d’intégrer le cadre institutionnel de dialogue avec le gouvernement: «Cette main tendue demande que la direction du Front populaire prenne sa part totalement dans la construction de la nation en participant pleinement à tous les débats, surtout au niveau du cadre permanent du dialogue».
Décrispation fortement souhaitée par l’ensemble de la classe politique, mais également des Ivoiriens dans leur grande majorité et des amis de la Côte d’Ivoire. Depuis une dizaine d’années au moins, le fossé entre les filles et fils du pays s’est creusé. Il s’est accentué avec la crise postélectorale qui a semé désolation et mort au sein des populations. Depuis et même des années avant, les Ivoiriens du fait de la politique politicienne, ont commencé à se regarder en chien de faïence.
Situation qui s’est aussi exacerbée par les positions tranchées des différents politiques. Le dialogue est l’arme des hommes forts. Il a fait ses effets à maintes occasions. Espérons tout simplement que cette rencontre rapproche le RDR et le FPI et au-delà l’ensemble des filles et fils du pays d’Houphouët-Boigny.
