Non à la violence religieuse!
En Centrafrique, depuis deux jours, les populations laissent éclater leur colère contre l’ex-rébellion en cours de désarmement et le font sans distinction, en ciblant également la communauté musulmane. Plusieurs fidèles musulmans ont été tués. Mardi 10 décembre au matin, des populations ont pillé une mosquée à Bangui.
Le début des opérations de désarmement des ex-Seleka, dans les quartiers, semblent avoir bien malgré lui libéré la colère des populations. Une colère contenue depuis plus de huit mois et qui explose maintenant de manière anarchique, en faisant l’amalgame entre musulmans et Seleka. Mardi matin, a été constaté le pillage de la mosquée du quartier de Fouh, dans le 4ème arrondissement. Les habitants arrachaient les tôles, abattaient les murs, hurlaient des propos contre les musulmans.
Les populations musulmanes vivent du coup dans la peur ou dans la colère. «Les gens sont terrés chez eux, Il y a aussi, poursuit-il, des musulmans qui essaient de quitter leur quartier à Kpéténé et à Sarah », explique Ahmat Déliris, l’un des responsables de la communauté islamique de Centrafrique, selon qui, 11 corps sont arrivés depuis lundi soir à la morgue de la mosquée Ali Babolo.
Au kilomètre 5, des jeunes ont laissé éclater leur colère aussi: «C’est l’armée française qui a créé ces problèmes. Ils désarment les gens, ils les laissent là plutôt que de les emmener dans des casernes. Du coup, la foule leur jette des pierres. La France est venue pour amener la paix. Elle ne doit pas laisser de côté une partie de la population centrafricaine», explique Moussa, un jeune leader musulman.