Relance de coopération?
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe commence, jeudi 9 janvier, une tournée en Afrique, tenant ainsi une promesse faite en juin dernier, lors du sommet Japon-Afrique, qui avait réuni à Yokohama une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains.
Accompagné d’une cinquantaine de grands patrons, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, séjourne en Afrique du 9 au 11 janvier. Pour reconquérir la place du Japon sur le continent, Shinzo Abe se rendra au Mozambique, en Côte d’Ivoire – où ce sera sa première visite dans un pays francophone – et en Éthiopie
L’objectif du Premier ministre est de redresser la part de l’Afrique dans les échanges commerciaux avec le Japon, tombée à 1,8% en 2012. Il devrait annoncer des engagements d’environ 673 millions USD.
«Nos entreprises ont été très présentes en Afrique jusque dans les années 1980, quand notre industrie était compétitive sur les coûts. Mais nous avons depuis perdu beaucoup de terrain, notamment face aux Chinois, qui ont pris le segment du bas de gamme», a rappelé le directeur Afrique au ministère de l’Économie du Japon, Masafumi Sugano. Néanmoins, le Japon reste présent en Afrique via ses programmes d’aide.
Shinzo Abe entame sa tournée africaine quelques jours après celle du ministre chinois des Affaires étrangères, Wan Yi, qui a démarré le 6 janvier pour poursuivre en Éthiopie, à Djibouti, au Ghana et au Sénégal.
Les 3 pays qui recevront la délégation nippone sont situés dans trois régions différentes et sont les locomotives économiques de leur zone. Ils mènent de grands projets infrastructurels auxquels les grands groupes japonais pourraient participer. C’est le cas du Mozambique avec ses projets gaziers et miniers, de l’Éthiopie en plein boom économique, et de la Côte d’Ivoire en pleine reconstruction, qui représente aussi une porte ouverte vers le reste de l’Afrique francophone. Ces trois pays sont aussi ceux où le Japon a perdu le plus de parts de marché.
Cette visite est également une réponse à la promesse faite en juin 2012 lors du sommet Afrique-Japon, à Yokohama, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement (Ticad V), qui s’était conclue par une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur 5 ans à l’Afrique. Le Premier ministre japonais avait alors déclaré: «Le Japon doit renforcer ses liens avec l’Afrique. Vers le milieu du XXIe siècle, l’Afrique sera sans aucun doute au cœur du développement. La croissance se trouve aujourd’hui en Afrique, c’est maintenant qu’il faut investir».
Au Mozambique, Shinzo Abe va annoncer un engagement de plus de 577 millions USD en prêts pour la construction d’autoroutes et de 10 milliards de yens en Éthiopie pour la construction d’une centrale géothermique. À Abidjan, où il passera deux jours (les 10 et 11 janvier), il s’entretiendra avec le président Alassane Ouattara pour évoquer des sujets d’intérêts communs.