Sissi l’Empereur?
En Egypte l’heure n’est pas encore aux élections. Mais les nouvelles venant de ce pays des pyramides font état d’une fièvre électorale qui gagne déjà la population.
Des effigies du désormais très célèbre Maréchal Abdel Fattah al-Sissi, probablement futur président égyptien, sont visibles dans tous les coins et recoins des principales villes de ce pays. Preuve d’une Egypte qui aspire au renouveau après un temps des troubles caractérisés par la gestion cavalière de Mohamed Morsi, désavoué, comme Moubarak, par la population. Plus de doute possible, le maréchal Abdel Fattah, 59 ans, sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle prévue en avril prochain.
Cet homme qui passe pour beaucoup d’Egyptiens, comme celui qui a sauvé le pays de la dérive totalitaire que voulait imposer Morsi, a, dans une interview publiée hier jeudi dans un journal Koweitien, affirmé qu’il sera candidat à la magistrature suprême. Cette déclaration n’est rien d’autre que la conséquence de la confiance lui renouvelée par la population et l’armée.
L’on se rappellera qu’en mi-janvier, plusieurs millions d’Egyptiens ont voté largement « oui » pour entériner la nouvelle constitution, préalable à l’organisation de la présidentielle. Dans cette interview, Abdel Fattah, actuel ministre égyptien de la Défense a dit n’avoir pas d’autre choix que celui de répondre à l’appel du peuple égyptien en se portant candidat à la magistrature suprême.
En attendant son programme de société qui sera défendu lors de la campagne électorale, Sissi mise déjà sur le soutien de son peuple dont il bénéficie d’ailleurs, pour la construction par le travail, de ce grand pays historique du monde arabe. « Nous ne jouerons pas avec les rêves du peuple pas plus que nous ne leur dirons que nous avons une baguette magique. Je leur dirai de joindre leurs mains et d’œuvrer ensemble pour construire ce pays de 90 millions d’habitants », a-t-il déclaré dans les colonnes du quotidien Koweïtien.
Sur place en Egypte c’est la peur d’une bascule vers une guerre civile tant souhaitée par certains médias internationaux, qui a cédé la place à une véritable liesse populaire, expression d’une population qui renoue avec les traditions légendaires reconnues à leur pays, à savoir : la paix, la tranquillité et l’hospitalité.
N’en déplaise aux ennemis de l’Egypte qui très souvent attise le feu en voyant le mal partout, même où il n’y en a pas. En tout cas la situation sécuritaire dans ce pays est calme et stable, a-t-on appris des sources concordantes.
En effet, a déclaré un habitant du Caire « la décision prise par l’armée égyptienne en écartant Morsi du pouvoir, à la suite de la révolution du 30 juin, est le moins qu’on puisse dire, un acte de courage et de bravoure qui a, démenti tous les commentaires des analystes qui parlaient d’un « coup de force ».
Pour l’heure, les Egyptiens ne jurent que par les élections pour exprimer leur choix. C’est-à-dire, élire Abdel Fattah al-Sissi comme 5ième président de la République arabe d’Egypte. Selon une correspondance, deux taxis sur trois roulent avec des photos de Fattah, affichées sur les portières. Aux sons des klaxons, les passants scandent des slogans à la gloire de Sissi, a-t-on d’un journaliste congolais de retour du Caire.
C’est donc une nouvelle page qui s’ouvre en Egypte, véritable industrie touristique où affluent des millions des touristes étrangers attirés chaque jour par des merveilles de la civilisation anciennes rimant avec la modernité.
