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R.D. CONGO: L’Eglise kimbanguiste fête le centenaire de Charles Kisolokele

Cent ans, cela s’entend!

Du 12 février au 17 mars, l’Eglise kimbanguiste est en fête. Le chef spirituel et représentant légal de l’Eglise vient de proclamer «2014, année du centenaire de Kisolokele Lukelo Charles», fils aîné du prophète noir Simon Kimbangu. Des réjouissances grandioses s’organisent simultanément à Kinshasa et à N’Kamba, siège mondial du kimbangusite.

altA l’Eglise kimbanguiste, 2014 a été décrété «année du centenaire de papa Kisolokele Lukelo Charles-Daniel». Ce qui ressort de la décision n°001 du 2 octobre 2013 du chef spirituel et représentant légal de l’Eglise kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani.

A en croire ce document, le centenaire de Charles Kisolokele Lukelo, premier fils du prophète noir Simon Kimbangu, donnera lieu à de grandes manifestations et réjouissances qui s’étendront du 12 février au 17 mars 2014, aussi bien à Kinshasa et à N’Kamba, la Nouvelle Jérusalem et siège mondial de l’Eglise kimbanguiste.

Selon l’esprit de la décision pris par le chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, les manifestations et cérémonies commémoratives du centenaire de Charles Kisolokele visent à souligner le rôle et la mission de ce chef spirituel tant au sein du Mouvement kimbanguisme, dans l’Eglise kimbanguiste qu’au sein des institutions publiques du pays, notamment à l’accession à l’indépendance en 1960. Il est aussi question de souligner les qualités extraordinaires d’homme de Dieu, d’homme d’Etat et d’entrepreneur, d’initiateur et d’encadreur économique et social et enfin, de souligner le statut méconnu de premier intellectuel kimbanguiste de Charles Kisolokele.

Pour ce faire, un comité d’organisation des festivités du centenaire a été mis sur pied par décision n°005 du 26 janvier 2014. Il est chargé de l’organisation matérielle de l’ensemble des activités liées au centenaire et de leur suivi partout où elles vont se dérouler.

Qui est Charles Kisolokele ?

Ce comité dont le fonctionnement est placé sous la supervision du cabinet de chef spirituel et représentant légal est composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire rapporteur et 8 sous-commissions de travail. Il est existé jusqu’à la fin de la célébration du centenaire.

La structure, présidée par le révérend Elebe Kapalay Delphin, est composée de 8 commissions dont relations publiques, prévention et sécurité, accueil, transport, logement, restauration, presse et informatique, ainsi que secours et santé.

Avec ces réjouissances, apprend-on dans les couloirs du cabinet du chef spirituel, s’ouvre un cycle de centenaires qui vont se poursuivre en 2016 pour Salomon Dialungana Kiangani et 2018 pour Joseph Diangienda Kuntina.

Mais qui Kisolokele Lukelo Charles-Daniel? Fils aîné de Simon Kimbangu et de maman Muilu Kiawanga Nzitani Marie, Kisolokele Lukelo Charles-Daniel est né, comme son père et ses deux frères, à Nkamba, le 12 février 1914.

En 1921, au moment où débute le ministère divin de Simon Kimbangu, il est âgé de 7 ans. Il sera donc l’un des témoins privilégiés de cette grandiose œuvre.

Ce rôle de témoin va d’ailleurs servir de prétexte au pouvoir colonial belge qui, le 29 septembre 1921 quand s’ouvre à Tshysville le procès contre son père Simon Kimbangu, à défaut d’avoir obtenu de l’enfant Kisolokele un aveu contre son père, l’expédie en relégation à Boma.

Il fera ses études primaires et secondaires en relégation, à la Colonie scolaire de Boma, de 1921 à 1930.

Après ses études, Kisolokele rentre dans l’administration publique où il fera carrière qu’il achèvera, en 1960, au grade de d’administrateur territorial.

Il vit à Tshela (Bas-Fleuve), jusqu’en 1960. C’est seulement au rapatriement de la dépouille de son père à Nkamba qu’il vient s’installer à Kinshasa, en juin 1960, avec sa femme et enfants.

Au cours de la même année, il est nommé ministre du Travail ; fonction qu’il gardera jusqu’en 1963. Tour à tour, il participe aux trois premiers gouvernements du Congo indépendant (Lumumba, Ileo et Adoula).

En 1963, il est élu député et, trois ans plus tard, il est nommé Président directeur général de l’Institut national de préparation professionnelle (INPP).

A partir de 1970, il démarre sa mission d’évangélisation en Europe. Kisolokele Lukelo se rend alors sur le vieux continent et élit domicile en Suisse.

Il meurt le 17 mars 1992 à Bruxelles. Informé de la triste nouvelle, Joseph Diangienda, son jeune frère, s’exclame : « C’est fini, une partie de moi-même vient de me quitter».

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