Pour la Vice-présidente de la Banque Mondiale: «L’heure de l’Afrique a sonné!»
Au moment où 17 des 53 pays africains célèbrent les 50 ans de l’indépendance en 2010, «l’heure de l’âge d’or a sonné» et les investisseurs mondiaux doivent, pour capitaliser leurs affaires, se tourner vers l’Afrique, souvent décrite comme un continent à haut risque.
C’est l’avis de la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, Obiageli Ezekwesili, à l’endroit des investisseurs, des chefs d’entreprise, des membres de la diaspora africaine et des étudiants africains, lors de la 7e édition du Forum économique de l’Afrique organisé par l’Université de Columbia à New York.
Avec des investissements de 60 milliards USD, la révolution que tout le monde peut actuellement constater dans le secteur des TIC en Afrique par exemple «n’est que l’avant-goût de ce qui est possible dans d’autres secteurs encore non explorés en Afrique», a affirmé la vice-présidente.
En prédisant que le développement de l’Afrique suivra un paradigme totalement différent de celui des autres régions du fait du facteur technologique, Ezekwesili a affirmé que le secteur des TIC n’est qu’un exemple, parmi tant d’autres, des nombreuses possibilités qu’a l’Afrique de se rattraper vers la croissance.
La diffusion du téléphone portable, jadis luxe reservé à quelques nantis, permet à tous d’accéder au marché, la négociation des produits, l’augmentation des revenus et la possibilités d’affaires qui auraient pu échapper.
L’émergence d’une économie du savoir (innovation, idées, éducation et technologie), autrefois considérée comme étrangère à l’Afrique, semble actuellement de plus en plus visible.
Les ouvrages parlent de l’Afrique comme une étoile montante «en train de devenir la nouvelle Asie», le creuset du marché mondial et des richesses mondiales à venir.
«Si la crise financière mondiale a prouvé quelque chose, c’est que les marchés et les opérations commerciales les plus exposés aux risques n’existent nécessairement pas qu’en Afrique», a indiqué Ezekwesili aux investisseurs.
Elle a ajouté que le continent offre des taux de rendement parmi les plus élevés de la planète.
Au moment où l’Afrique rebondit après la crise économique mondiale avec des prévisions de croissance qui se situent entre 4,4 et 5,2 % en 2010, les possibilités d’affaires dans les plus grandes économies semblent connaître un ralentissement.
«C’est une bonne chose. Nous pouvons à présent vous faire rentrer dans vos pays», a dit Ezekwesili, ironique, aux membres présents de la diaspora africaine, les encourageant à réfléchir de façon créative sur la manière d’utiliser les quelque 20 milliards USD envoyés chaque année vers l’Afrique, dans l’optique de contribuer à la création d’emplois dans un continent où la croissance a été réalisée sans que les emplois suivent.
Il pourrait être utile de réaliser des investissements dans cinq domaines clés:
● agriculture;
● éducation, formation professionnelle et autonomie des femmes et des jeunes filles;
● infrastructures;
● accès au crédit;
● relance des échanges entre les pays africains et l’intégration régionale.
En renforçant les compétences et en fournissant le type d’éducation qui libère le génie créateur des Africains, le passage du continent vers une économie du savoir va être accéléré.
Afri-Nous