A la découverte de la bande dessinée africaine!
A la Librairie-Galerie Congo, le caricaturiste congolais Al’Mata vient de représenter son pays, la RDC, à l’exposition «A la découverte de la bande dessinée africaine», à Paris. Son inspiration, feu Mobutu, président de l’ex-Zaïre (actuelle RDC).
Originaire de la République démocratique du Congo, le caricaturiste Al’Mata vient d’exposer à la Librairie-Galerie Congo à Paris. Jeune Afrique est allée à sa rencontre, le 13 mars 2014, lors de la clôture de l’exposition «A la découverte de la bande dessinée africaine». S’inspirant de Mobutu pour le chef du village, il a déclaré: «Si j’étais Hergé, Mobutu serait mon Tintin». A la Librairie-Galerie Congo à Paris, le caricaturiste congolais n’était pas seul. Il était accompagné de son collègue Tchadien Adjim Danngar, tous deux réfugiés politiques en France.
Ils reviennent sur leur passé de caricaturiste dans la presse africaine. Deux styles différents, la même passion ; deux parcours mais un destin semblable. Quelques-unes de leurs planches originales. Si la bande dessinée reste leur premier amour, ils se sont aventurés sur le chemin, parfois dangereux, de la caricature de presse. Pour Al’Mata, l’idée de dessiner lui est venue quand il était tout petit.
«Mes deux grands-frères dessinaient déjà et nous achetions beaucoup de bandes dessinées. Vers 6-10 ans, avec mes amis, je m’amusais à reproduire les affiches de cinéma. J’ai continué sur ma lancée en m’inscrivant aux Beaux-Arts de Kinshasa, puis avec un stage de BD avec le dessinateur belge Turk (« Léonard« , « Robin Dubois« ), alors présent en RDC», a-t-il témoigné.
Adjim Danngar a connu un peu le même scénario qu’Al’ Mata. «J’ai commencé quand j’étais tout petit. Je lisais alors beaucoup « Astérix« , « Lucky Luke« , « Tintin« , et puis les Comics américains comme « Spawn » de Todd McFarlane, ou ceux de Marvel. En classe de 4ème, j’ai inventé mon premier personnage, un super héros africain, une première. Il détruisait les « super-méchants », tous ces gens au pouvoir et qui faisaient la guerre! Enfant, au Tchad, j’ai vécu la dictature d’Hissène Habré, la guerre et la peur quotidienne de ne pas voir mon père, enseignant et syndicaliste, rentrer le soir», a déclaré le dessinateur tchadien.
A 17 ans, il est entré dans l’atelier «Bulles du Chari» à N’Djamena. Il a pu y rencontrer de nombreux auteurs et dessinateurs, et apprendre le b-a-b de la bande dessinée.