L’éolien a le vent en poupe!
Le projet d’énergie éolienne du lac Turkana, au Kenya, d’une puissance totale de 300 mégawatts, a franchi une étape critique à la suite de la signature d’accords financiers à Nairobi.
Présenté comme le futur plus important parc éolien en Afrique, mais retardé en raison de difficultés financières, le projet de centrale éolienne du lac de Turkana, au Kenya, baptisé « Lake Turkana Wind Power Project » (LTWP), devrait pouvoir démarrer en juin suite à l’apport de près de 500 millions d’euros de financements sous forme de dette. Le reste des quelque 623 millions d’euros nécessaires au lancement du projet sera apporté sous forme de capital par l’ensemble des autres partenaires.
Ces partenaires incluent notamment les agences de développement néerlandaise (FMO), finlandaise (Finnfund) et danoise (IFU) ainsi que le fabricant danois de turbines Vestas et KP&P, un investisseur local. Le syndicat de banques est quant à lui dirigé par la Banque africaine de développement (BAD) et comprend les banques sud-africaines Standard Bank et Nedbank, la Banque européenne d’investissement (BEI) et les bailleurs allemand et français DEG et Proparco.
Ce projet d’une puissance totale de 300 mégawatts (MW) fait également partie du programme énergétique soutenu par les États-Unis. Annoncé l’an dernier par le président américain Barack Obama, ce dernier vise à mettre à la disposition de l’Afrique subsaharienne plus de 10 000 MW d’électricité.
En outre, le LTWP a signé un accord d’achat d’électricité d’une durée de 20 ans avec le gouvernement du Kenya par l’intermédiaire de Kenya Power, son entité de fourniture d’électricité. Le projet devrait produire 100 MW dès 2016 tandis que le complément de 200 MW devrait être mis en oeuvre dans les 32 mois suivants. Le site est situé sur la berge sud-est du lac Turkana, entre deux montagnes élevées du corridor de Turkana.
Le LTWP permettra d’aider à diversifier le mix énergétique du Kenya et de réduire la dépendance du pays à la production d’électricité issue des générateur alimentés au pétrole et au diesel. Chaque année, le gouvernement du Kenya pourrait économiser jusqu’à 150 millions USD sur sa facture d’importation de carburant. À elle seule, la contribution fiscale du LTWP au Kenya s’élèvera à environ 27 millions de dollars par an et à 548 millions sur la durée de l’investissement.
Au Kenya, l’électricité est principalement produite à partir de sources hydroélectriques, thermiques et géothermiques. La production éolienne représente pour l’instant moins de 6 MW de l’ensemble de ces installations. Actuellement, l’électricité d’origine hydroélectrique constitue plus de 52% des installations en service au Kenya et provient de plusieurs centrales gérées par la KenGen (Kenya Electricity Generating Company), mais est fortement soumise aux aléas climatiques.