Paix en Centrafrique!
Après la nouvelle flambée de violences qui a fait près de 20 morts depuis le 22 mars, le chef de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA) sous conduite africaine, Jean-Marie Michel Mokoko, a déclaré ouvertement la guerre, le 26 mars aux miliciens anti-balaka, accusés de combattre les forces internationales de maintien de la paix.
«Désormais, nous considérons les anti-balaka comme des ennemis de la MISCA. Et nous les traiterons en conséquence. Nous ne cherchons pas à faire monter la tension, nous sommes venus ici pour les aider à recouvrer la paix, la restauration de l’autorité de l’État. C’est leur pays et si les anti-balaka estiment qu’ils constituent une force politique, qu’ils se tournent alors vers l’autorité nationale pour faire valoir leurs revendications», a annoncé Jean-Marie Michel Mokoko.
Le chef de la MISCA a haussé le ton contre les anti-balaka après qu’un soldat congolais de la MISCA a été tué dans une embuscade à Boali et qu’un jour auparavant, trois personnes de la force africaine ont été blessées à Bangui dans l’attaque de leur voiture.
Face à la détérioration de la situation en Centrafrique, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies dans le pays, Babacar Gaye, a appelé le même jour la population, les notables, les chefs religieux, les élites et les dirigeants du pays à «se ressaisir».
«Je le demande aux anti-balaka et à tous ceux qui agissent sous le couvert de ce nom. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui utilisent ce nom pour faire beaucoup d’exactions et beaucoup de violations mais je demande à tous de prendre la seule décision courageuse qui est celle d’arrêter toutes les opérations à Bangui et à l’intérieur du pays», a-t-il déclaré.
L’envoyé de l’ONU, qui est également le chef du Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), a appelé les Centrafricains à ne pas «se laisser aveugler par la haine et hypothéquer l’avenir de leur pays». Il a demandé à tous les groupes armés de rédiger leurs cahiers de charge et de se tenir prêts à répondre à l’appel des autorités de la transition pour une discussion avec elles.
Rappelant que la situation sécuritaire et sociale dans le pays se détériorait sérieusement, Babacar Gaye a appelé les autorités de la transition à prendre toutes les dispositions pour l’ouverture d’un dialogue politique destiné à examiner toutes les causes de l’instabilité dans leur pays.
«Les domiciles des autorités de la transition ont été attaqués et détruits, sans motif acceptable, parfois avec l’aide des populations voisines», a-t-il noté, indiquant que des soldats des forces internationales, MISCA et Sangaris, avaient fait l’objet d’attaque de la part de groupes armés.
«Des hommes, sur la base de leur confession religieuse, ont été attaqués en pleine ville, sans motif autre que celui de leur appartenance apparemment visible à une confession. Des communautés entières sont assiégées et n’ont d’autres possibilités que de chercher à se défendre. Des personnels du système des Nations unies ont vu leurs véhicules fouillés et certains d’entre eux, sur des bases confessionnelles, menacés de mort. La Centrafrique va vers un naufrage dont elle risque de ne pas se remettre si un sursaut national n’intervient pas. Il faut que la spirale de la violence s’arrête», a conclu Babacar Gaye.