On est très en retard!
C’est seulement après la publication du décret sur le Journal Officiel qu’on pourra présenter les demandes . Coldiretti (Cultivateurs directs): «Maintenant, accélérons. Levons les dernières excuses à ceux qui ne jouent pas selon les règles». CIA: « Les travailleurs saisonniers sont indispensables, on n’en trouve pas parmi les chômeurs »
Avec grand retard par rapport aux promesses et aux exigences de l’agriculture italienne, arrive enfin le feu vert de l’entrée en Italie de 10.000 travailleurs saisonniers extracommunautaires.
« Le Premier ministre a signé le décret des flux. Le texte est actuellement à la Cour des comptes mais il devrait arriver sous peu au Journal officiel . Dans peu de jours, sortira également une circulaire conjointe des ministères de l’Intérieur et du Travail et on pourra commencer à remplir des demandes en ligne», explique au site de notre groupe éditorial Stranieriinitalia.it, Romano Magrini, Responsable des politiques de travail de Coldiretti .
Et penser que le texte du décret était prêt depuis décembre dernier, concordé par le ministère du Travail et les associations de catégorie, qui avaient dû accepter la réduction des entrées ( l’année dernière, elles étaient 30.000 mais, selon les techniciens de via Fornovo, en temps de crise, la demande est beaucoup plus faible) en échange d’au moins l’assurance d’un feu vert imminent.
Cet engagement qui n’a cependant pas été honoré principalement à cause du changement de gouvernement qui, comme toujours, ralentit l’administration ordinaire. Coldiretti disait déjà, il y a un mois, que c’était tard. « Maintenant, nous disons que c’est très tard, nos entreprises sont en fibrillation, elles ont besoin des travailleurs saisonniers. Espérons au moins qu’il n’y ait pas d’autres pépins et que les travailleurs puissent arriver au plus vite en Italie« .
Pour l’arrivée des travailleurs saisonniers étrangers, il y a déjà eu une forte simplification. « Les entrées pluriennales et le mécanisme du consentement tacite aux demandes concernant ceux qui sont déjà en Italie, sont des pas importants. Mais il est aussi fondamental d’accélérer les premières entrées est cruciale, de manière à oter les dernières excuses à ceux qui emploient des travailleurs au noir« , a déclaré Magrini .
Pour débloquer le décret des flux, les associations des agriculteurs ont fait pression sur le nouveau ministre du Travail, Giuliano Poletti. La réponse n’a cependant pas été des plus rapides. Dans le gouvernement, il semble y être la conviction que ces nouvelles entrées en provenance de l’étranger ne soient pas si urgentes que ça , parce qu’il y a déjà tant de chômeurs, italiens et étrangers, qui pourraient aller travailler dans les champs.
« Au contraire, le retard est très grave« , dit Claudia Merlino, responsable du travail de la Confédération italienne des agriculteurs. « Les demandes les plus pressantes viennent des Régions Veneto et Emilia Romagna et Piemonte. La signature du décret des flux n’est qu’une première étape. Considérons que, même si la situation se débloquait maintenant, ces travailleurs ne seraient en mesure d’arriver en Italie seulement pour l’été« .
L’expert conteste que les besoins de main-d’œuvre étrangère pour l’agriculture se soient considérablement réduits. « Sur le front de l’emploi, notre secteur n’a pas subi de fortes baisses. On a besoin de travailleurs saisonniers et on n’arrive pas à les trouver parmi les chômeurs déjà présents en Italie« .
Les techniciens du ministère ont cependant plusieurs fois fait remarquer que de nombreuses demandes d’embauches de travailleurs saisonniers, après le feu vert à l’entrée du travailleur, ne se transforment pas en contrats de travail.
« Selon eux, c’est à cause de la manipulation du décret des flux mais, à notre avis, le problème c’est le délai prolongé de réponse: les travailleurs arrivent quand on en n’a plus besoin« , se plaint Merlino.
