Réflexions envers l’immigration à l’envers!
Qu’arrive-t-il lorsque les citoyens du «pays développés» décident de partir et émigrer dans des pays que, souvent, beaucoup qualifient de « moins développés » ou « tiers monde »?
La crise de ces dernières années a certainement porté à se tourner vers de nouveaux horizons. Même si cela puisse sembler étrange, ces horizons se déplacent aussi vers certains pays africains qui, jusqu’à il ya quelques années, étaient considérés comme des pays à secourir, à aider mais jamais comme pays où émigrer pour pouvoir aspirer à une vie, peut-être meilleure.
Beaucoup d’Italiens, souvent entrepreneurs, ont décidé de transférer leur entreprise en Afrique, pour tenter une nouvelle économie. Mais beaucoup de jeunes étudiants aussi ont voulu et décidé d’étendre l’intérêt de leurs études vers l’Afrique. D’autres Italiens ont trouvé leur bien-être, leur nature dans les pays africains où ils ont ouvert de petites entreprises: de la construction à la restauration à l’embauche dans des entreprises locales .
Mais ce que j’ai remarqué chez ceux qui ont décidé d’émigrer en Afrique, c’est souvent le désir de changer, le rachat d’une vie parfois insatisfaite à cause du stress, du chômage, de la routine et du désir de liberté . Souvent, ceux qui émigrent dans les pays « en voie de développement » retrouvent la sérénité et la simplicité des choses, très souvent, perdues en Europe.
Une autre chose que j’ai comprise lors de mon dernier voyage au Sénégal, en parlant avec mes collègues italiens, était la différence de «l’intégration».
En Italie, pour de nombreux étrangers, le processus d’intégration est très lent et, souvent, c’est comme comme si on y est forcé, tandis que dans de nombreux pays africains, ce terme n’existe pas: on n’a pas besoin d’être intégré, le processus d’insertion semble plus facile, on n’est pas jugé en fonction de sa provenance, en fonction de son pays d’origine, mais pour sa propre identité! En se basant sur la personne. Chacun est libre: libre d’apprendre, libre de voyager d’une ville à l’autre, de maison en maison et il n’y a pas besoin d’avoir sur soi le laissez-passer appelé permis de séjour.
Au Sénégal, j’ai eu la grande chance de rencontrer Chiara Barison, Docteur en Sciences de la communication et en Politiques transfrontalières. Elle vit depuis 4 ans au Sénégal, où elle travaille comme présentatrice dans l’émission Tv « Yeewu leen ».
Avec son émission et sur son blog « Dakarlicious », elle s’occupe justement de ce nouveau phénomène: émigration à l’envers, faisant un approfondissement sur le mix culturel « Italie – Sénégal », découvrant souvent de nombreux points communs entre les deux cultures, aidant les gens à surmonter les stéréotypes, essayant de faire comprendre à son large public, qu’émigrer est universel.
Connaitre Chiara m’a fait réfléchir sur l’évolution rapide de la société et, avec elle, la manière de pensée. Mais ce qui m’a paru étrange, c’est le fait qu’elle se définisse une émigrée au Sénégal. Certes, les sociétés sont en pleine évolution, il n’y a rien de plus beau que de parler et de se mesurer avec une italienne qui vit au Sénégal, mon pays d’origine.
Comme elle l’a dit, la liberté de circulation doit être garantie à tous, tout être humain devrait pouvoir se déplacer dans le pays qu’il désire et ne pas réserver cette liberté aux seuls ressortissants de certains pays. Voyager, connaitre, apprendre à confronter les cultures et à les respecter, cela nous libérera des stéréotypes qui, pendant trop d’année, nous ont été imposés.
Mariata Diop