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MALI: Moussa Mara, nouveau Premier ministre au Mali

Nouveau « Mara…bout » à la primature?

Le Premier ministre malien Oumar Tatam Ly a quitté son poste samedi 5 avril. Son remplaçant est Moussa Mara, jusqu’alors ministre de l’Urbanisme.

altLe Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly, a jeté le tam-tam. On n’entendra plus le son de ce tam-tam qui resonnait depuis 7 mois à la primature. Car Tatam Ly a été remplacé par Moussa Mara, précédemment ministre de l’Urbanisme qui, alors candidat à la députation en 2007, avait mis en ballotage celui qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui son patron.

Que s’est-il donc passé? Tatam Ly a-t-il été viré? Ou a-t-il décidé de son plein gré de jeter l’éponge? Autant de questions que l’on est en droit de se poser, mais auxquelles il est difficile pour l’instant d’apporter des éléments de réponse. Car, on se rappelle encore qu’il y a peu seulement, le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) renouvelait publiquement sa confiance à son Premier ministre ; lui donnant ainsi les coudées franches dans la mission qui lui était confiée.

L’intrusion de la fratrie ou de la progéniture dans la gestion du pouvoir d’Etat constitue un goulot d’étranglement pour l’avènement d’une véritable démocratie en Afrique

Quatre mois après, le ton a changé. Il s’est sans doute passé quelque chose. Mais quoi exactement? That is the question. D’aucuns estiment que le Premier ministre Tatam Ly a rendu le tablier parce qu’il n’en pouvait plus de supporter les multiples interférences dans son travail; notamment Karim Kéita, député à l’Assemblée nationale et fils du président IBK, qui n’avait de cesse de mettre les bâtons dans ses roues.

On ne le dira jamais assez, l’intrusion de la fratrie ou de la progéniture dans la gestion du pouvoir d’Etat constitue un goulot d’étranglement pour l’avènement d’une véritable démocratie en Afrique. Et la preuve est là avec Karim Kéita qui, au nom de sa filiation avec le chef de l’Etat, se croit tout permis au point de rivaliser avec un Premier ministre, à défaut d’en faire un pantin. Cela dit, le président IBK, en acceptant de se séparer de son chef de gouvernement, conforte ainsi son fils dans ses dérives. L’idéal aurait voulu que le président IBK tapât du poing sur la table en rappelant son fils Karim à l’ordre.

En tant que député, il n’a aucune emprise sur un membre du gouvernement. On pouvait tout dire de Karim Wade du Sénégal, mais ce dernier n’a jamais eu l’outrecuidance, en tout cas pas de façon ouverte, d’entrer en conflit avec un Premier ministre de son père; tout ministre du Ciel et de la Terre qu’il fut à l’époque. C’est dire donc qu’à l’allure où vont les choses, le président IBK est appelé à changer plusieurs chefs de gouvernement à moins que l’actuel, Moussa Mara n’accepte de jouer le jeu de Karim Kéita en devenant son pantin.

Avec trop d’interférences, il est difficile à un chef de gouvernement de travailler sereinement

En tout cas, il y a lieu pour le président IBK de se raviser pour que l’éclaircie qui se dessine peu à peu sur les rives du Djoliba ne soit remise en cause. Car la démission du Premier ministre Tatam Ly intervient au lendemain de l’attaque de la résidence de l’ancien président Alpha Omar Konaré qui, du début de la crise jusqu’à ce jour, a su rester au-dessus de la mêlée, en ne pipant aucun mot.

A cela s’ajoute cette étrange affaire de gros sous dans laquelle serait trempé le président IBK lui-même qui, faut-il le rappeler, ne contrôle toujours pas l’intégralité du territoire malien. Kidal demeure une forteresse et la menace djihadiste est toujours pesante. Autant de problèmes qu’il faut résoudre et qui exigent de la part des gouvernants une convergence de vues.

Et c’est pourquoi on se demande si Mara pourra mieux faire que son prédécesseur Tatam Ly à qui certains reprochent une insuffisance de résultats. Et c’est peut-être ceci qui explique cela. Car avec trop d’interférences, il est difficile à un chef de gouvernement de travailler sereinement et de mener à bien les charges qui lui sont confiées.

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