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IBRAHIMA DIAW: Portrait d’un handballeur très attaché à ses racines africaines

Valeur de handballeur!

C’est une fierté pour Ibrahima Diaw d’être le co-capitaine de la prestigieuse section handball du Paris Saint-Germain, club qu’il a rejoint en 2002. Douze ans déjà! Mais, à 34 ans, le handballeur d’origine sénégalaise n’a pas oublié ses racines africaines.

altC’est en 2002 qu’il a débuté sa carrière professionnelle au PSG. Et c’est avec honneur et fierté qu’Ibrahima Diaw peut dire aujourd’hui qu’il est le joueur le plus ancien du club de la capitale française: «Pour moi, c’est une fierté d’être encore au PSG, de pouvoir transmettre tout ce que j’ai reçu ces dernières années. Il y une certaine forme de pérennité. Il faut continuer comme ça, parce que les racines sont importantes pour un club».

L’arrière gauche de 34 ans est fasciné par l’évolution de son club, qui a été racheté en 2011 par le richissime fond Qatar Sports Investments (QSI). «Avant, c’était beaucoup moins médiatisé que maintenant, se souvient-il. Il y avait beaucoup moins de joueurs de renom, également. C’est vrai qu’on est entré dans une autre dimension depuis l’arrivée de QSI».

«C’est un frère pour tout le monde»

L’ex-Paris handball a énormément changé, mais Diaw, revenu en 2011 après deux années d’exil à Istres (sud de la France), est resté. Mieux : le Sénégalais né en région parisienne est devenu une référence dans un club qui compte neuf nationalités différentes. «Cette saison, je suis co-capitaine avec Daniel Narcisse. L’année dernière, je l’étais avec Didier Dinart. Ça veut tout dire, sourit-il. Ce sont deux grands messieurs du handball international». Les deux sont double champion olympique.

Patrice Annonay, gardien de but au PSG depuis 2005, décrypte la place prise par son ami au sein du club: «Ibou est un frère pour tout le monde. Il adore l’aspect fraternel dans un groupe. Il a un côté protecteur. C’est aussi un garçon qui n’a pas sa langue dans sa poche. S’il faut gueuler sur quelqu’un qu’il aime bien, il n’hésitera pas à le faire, si c’est pour faire avancer les choses». 

Un premier passage à Paris qui se finit mal

L’amitié, l’engagement, ce sont les valeurs qui ont amené Ibrahima Diaw au handball, à l’âge de 15 ans. Il découvre alors le «hand» un peu par hasard, en suivant un ami à son entraînement. «A l’époque, je jouais beaucoup au basket-ball, raconte-t-il. Mais j’ai arrêté, parce que le handball me plaisait plus. Il y a plus de combat physique. Et puis, je m’étais fait une bande de potes. On était six ou sept à jouer dans la même équipe».

Après être passé par les Mureaux, Plaisir, puis Saint-Ouen-l’Aumône, trois clubs franciliens, Ibrahima Diaw prend naturellement la direction du Paris Handball. Les premières années sont plutôt fastes avec un titre de vice-champion de France (2005) et une Coupe de France (2007). Mais sa première aventure là-bas se finit mal, avec une relégation en deuxième division en 2009. «Je pense qu’il y a eu une cassure à ce moment-là, souligne Diaw. J’ai ressenti le besoin d’aller voir ailleurs. Parce que je n’avais connu que Paris auparavant».

En équipe du Sénégal sur le tard

Ibrahima Diaw prend la direction d’Istres où il s’aguerrit globalement. Mais ses rapports avec les dirigeants se détériorent lorsqu’il décide de rejoindre l’équipe du Sénégal qui participe aux Jeux africains 2011, au Mozambique. «J’ai décidé d’y aller contre leur avis, explique-t-il. Quand je suis revenu, ils ont voulu me sanctionner. J’ai décidé de continuer à jouer, mais je les ai prévenus que je n’allais pas faire long feu». Une mésaventure qu’il relativise aujourd’hui: «Pour moi, cette épisode a été un mal pour un bien puisque je joue désormais au PSG et qu’on a été sacrés champions de France en 2013!»

Celui qui comptait quelques sélections en équipe de France A découvre également le handball africain à travers les Championnats continentaux 2012 et 2014. «La CAN est une compétition assez relevée, assure-t-il. C’était une belle expérience à vivre en Algérie notamment (en 2014), avec un public super chaud. On a été éliminé en quarts de finale par les Algériens. Ça a été très très dur. Mais je ne regrette rien du tout».

Un avenir en Afrique

Le joueur ne sait pas s’il va poursuivre avec la sélection sénégalaise jusqu’à la CAN 2016. «J’arrive à la fin de mon contrat à Paris. Il faut voir si je continue ou pas. Si je suis encore en activité en 2016, pourquoi pas ? Pour le moment, je n’ai pas tourné la page du handball sénégalais», rappelle-t-il. 

Son investissement en Afrique devrait se poursuivre, quoi qu’il arrive. Ibrahima Diaw a en effet créé l’association Afrikan ID, il y a quelques années, avec son compatriote Ibrahima Sall et un autre joueur, Sébastien Mongin. «Le but d’Afrikan ID, c’est de promouvoir le handball, de construire un centre de formation et d’apporter du matériel aux jeunes». Transmettre, c’est décidément la philosophie du Sénégalais. «Je passe mes diplômes d’entraîneur. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler avec des jeunes. Je veux faire en sorte que l’association profite de ma reconversion», conclut-il, même s’il espère jouer encore quelques années.

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