Mort…gan?
En République démocratique du Congo, Paul Sadala alias «Morgan», chef milicien originaire de l’Ituri dans le nord-est du pays et dans la Province orientale, est mort. Leader d’une centaine de combattants, il s’était rendu il y a deux jours aux forces armées congolaises.
Il a été tué par les FARDC au moment de son transfert vers Bunia. Les circonstances de son décès restent très floues.
«Morgan» était le chef des Maï-Maï Simba, qui sèment la terreur dans la région de l’Ituri. Samedi 12 avril, il s’était rendu aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans son village de Badengaido, à 300 kilomètres au sud-ouest de Bunia. Et lundi, deux jours plus tard, on apprend sa mort de sources concordantes. Son corps a été transporté par hélicoptère de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC) jusqu’à la morgue de Bunia.
Selon Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais, Morgan a été tué parce qu’il aurait cherché, avec 42 de ses hommes, à fausser compagnie aux éléments FARDC chargés de les escorter. Les miliciens auraient tiré sur les militaires congolais, tuant deux soldats. Les FARDC auraient répliqué, tuant à leur tour deux miliciens et blessant mortellement Morgan. Ce dernier, toujours selon le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, est décédé dans l’hélicoptère qui le transportait vers Bunia. Cette version est réfutée par la Monusco, qui assure que Morgan était déjà mort lorsque les Congolais l’ont amené au pied de l’appareil onusien.
Qu’en est-il des 42 miliciens qui accompagnaient leur chef dans cette opération de reddition? Une source fiable assurait qu’ils avaient tous été éliminés dans la même opération. La MONUSCO dit ne pas savoir exactement où se trouvent ces miliciens qui voulaient se rendre aux autorités de l’Ituri.
Les circonstances de la mort de Morgan restent donc confuses. Pourquoi aurait-il soudain cherché à s’enfuir alors qu’il avait choisi de se rendre pour bénéficier d’une amnistie? Pouvait-il être armé lors de son transfert? Quid de ses hommes: morts ou vivants?
Selon Charles Bambara, le directeur de l’Information publique, la MONUSCO a décidé d’ouvrir immédiatement une enquête. Une équipe va être envoyée sur place pour tenter de savoir ce que sont devenus ces 42 hommes et comprendre ce qui s’est réellement passé lors de la prise en charge et du transfert de ces combattants Maï-maï.