Un orchestre qui réunit la crème des musiciens sénégalais les plus talentueux.
L’orchestre national du Sénégal est bien vivant. Les musiciens refusent de se laisser ranger aux oubliettes. Ils refusent d’entonner le chant du cygne, bien au contraire, ils ont entamé une nouvelle démarche basée sur une stratégie commerciale et marketing pour se faire connaître davantage des Sénégalais, mais aussi leurs produits. Ils demandent cependant plus de liberté dans leurs actions afin de faire continuer à rayonner l’orchestre national, par leur immense talent, reconnu au-delà des frontières.
Evoquer leurs noms revient à parler du grand talent de ces musiciens de l’orchestre national du Sénégal. Leurs productions musicales de haute facture ont bercé tant de chefs d’Etat étrangers en visite officielle au Sénégal. C’était un groupe de privilégiés triés sur le volet, avec un seul critère, le talent. Ils viennent pour la plupart de la prestigieuse école nationale d’art où, pendant des années, ils ont été formés à manier les instruments sous l’oeil avisé d’éminents professeurs.
Les musiciens de l’orchestre national traînent toujours une certaine idée de prestige. Depuis plus d’une trentaine d’années, ils sillonnent le continent tout en assurant des prestations nationales de haute facture.
Hélas, la vérité triviale se conforte dans l’adage populaire qui voudrait que nul n’est prophète chez lui. Elle trouve sa vérité d’aujourd’hui, avec l’orchestre national du Sénégal, qui reste encore quasi inconnu de la majorité des Sénégalais.
L’orchestre national s’apprete à participer au prochain Festival de Jazz de Dakar, organisé par l’animateur Michael Soumah, à l’Institut culturel Léopold Sédar Senghor, renseigne le guitariste bassiste du groupe Alassane Cissé, et chef d’orchestre, qui avance que le groupe va réserver aux jazzophiles «des morceaux inédits, créés par les plus grands musiciens en la matière comme le classique « Spain » de l’espagnol Concerto Aranjuez et repris par un autre grand du jazz, Chick Corea. L’orchestre national compte imposer la nouvelle dénomination « Spain-Sénégal » par rapport à ce célèbre morceau musical, mais surtout il veut l’adapter aux instruments traditionnels comme le « xalam »».
Alioune Ndiaye, le joueur du xalam, est d’avis que beaucoup d’Africains ignorent l’importance et les performances de cet instrument africain qui existe depuis la nuit des temps. L’orchestre national a toujours eu en son sein des instrumentistes de grands talents qui n’ont malheureusement pas eu une grande notoriété.
Selon lui, on n’entre pas à l’orchestre national comme dans une auberge. Il faut avoir du génie, car l’orchestre national est réservé à une certaine élite de musiciens. La preuve, c’est la récente invitation en Sardaigne où ils ont assisté à un festival de jazz, et leur prestation est restée gravée dans les anales des organisateurs, si bien que les organisateurs veulent désormais que l’orchestre national assiste à cette rencontre internationale. Ils ont participé ainsi à 12 concerts, entre Milan et Sardaigne, où ils ont joué du jazz avec des grands musiciens étrangers.
Au niveau de la production, Alassane Cissé est d’avis qu’il n’y a aucun orchestre qui a un répertoire aussi riche que l’orchestre national. Ils ont des productions en réserve dans tous les domaines, que ce soit le traditionnel ou dans le registre de musique moderne.
Le grand problème de l’orchestre national est le manque de communication, avance Sanou Cissé. Les morceaux sortis par l’orchestre national ne sont pas bien vulgarisés auprès de l’opinion nationale.
Sanou Diouf, le saxophoniste, est cependant d’avis que les médias doivent s’intéresser davantage à l’orchestre national qui est comme «l’équipe nationale de football du Sénégal» et qui doit mériter plus d’attention. La solution, selon lui, est d’opérer, dans les plus brefs délais, une démarche proactive. Pour ce faire, il est d’avis «qu’il nous faut plus de liberté pour faire éclater nos talents». Il dit entendre par là, avoir plus de liberté de création, d’expression et de stratégie marketing et commerciale pour mieux faire connaître les produits de l’orchestre national.
Selon Traoré, le chef de la production, la nouvelle stratégie est d’avoir une démarche axée sur plus de proximité envers le grand public. Faire connaître davantage les produits de l’orchestre national par la diffusion de leurs clips au niveau des différentes chaînes du pays. D’ailleurs, l’amorce a été enclenchée en participant à l’enregistrement d’une émission Salsa sur une chaîne de télévision de Dakar.