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CENTRAFRIQUE: Assassinat de la photo-journaliste française Camille Lepage

Paix à son ame!

En République centrafricaine (RCA), le conflit qui oppose les combattants de la Séléka aux anti-Balaka a connu un nouveau tournant avec l’assassinat d’une photo-journaliste française. Camille Lepage dont le corps a été découvert par une patrouille de la force Sangaris, se trouvait en reportage dans l’Ouest du pays.

altEn République centrafricaine (RCA), le conflit qui oppose les combattants de la Séléka aux anti-Balaka a connu un nouveau tournant avec l’assassinat d’une photo-journaliste française. Camille Lepage dont le corps a été découvert par une patrouille de la force Sangaris, se trouvait en reportage dans l’Ouest du pays.

Agée de 26 ans, cette jeune femme, passionnée du métier de reporter, était, aux dires de ses proches, toujours poussée vers « les populations qui souffrent et dont on ne parle pas ».

Ceux qui ont tué Camille Lepage veulent réduire au silence, ceux qui sont censés être les yeux et les oreilles du reste du monde

La première conclusion que l’on tire de l’assassinat de cette journaliste est que dans ce conflit centrafricain, la France est le pays qui paie le prix le plus fort.

Camille Lepage est la première journaliste française à tomber dans ce pays depuis le déclenchement des hostilités, mais sa mort porte à 9 le nombre de ressortissants français tués dans ce pays si on y ajoute les 8 soldats tombés sur le front.

En plus de perdre autant de ses fils sur le sol africain, la France semble souffrir d’un manque crucial de solidarité de la part des autres pays européens, présents sur le sol centrafricain. C’est elle qui fournit le plus gros de l’équipement et qui déploie le plus d’hommes sur le terrain des opérations. Les autres soldats européens de la force onusienne sont à peine visibles sur le terrain.

La deuxième conclusion à tirer de cet assassinat est que le conflit centrafricain vient de franchir un nouveau pallier. Ceux qui ont tué Camille Lepage veulent réduire au silence, ceux qui sont censés être les yeux et les oreilles de tous ceux-là qui vivent loin du théâtre des opérations.

S’en prendre aux journalistes est sans doute la meilleure façon de se présenter comme le plus grand ennemi de la paix. Car ces journalistes sont en réalité les véritables artisans de la paix. C’est toujours grâce à leurs témoignages, à leurs images, que le monde entier peut situer les responsabilités des uns et des autres et organiser des négociations ou prévoir des mesures susceptibles d’arrêter les combats ou, à défaut, de prendre des dispositions pour protéger les populations civiles.

C’est pourquoi, consciemment ou pas, les assassins de Camille Lepage avouent, par cet acte lâche, être responsables non seulement d’une guerre injuste, mais surtout, d’une guerre dont les horreurs se situent aux antipodes de toute humanité.

C’est une tragique forfaiture que commettront tous ceux qui assassinent les journalistes. Ces hommes et femmes de médias sont perçus par leurs bourreaux comme des empêcheurs de massacrer à huis clos.

Il faut rendre un hommage mérité au courage de Camille et de tous les reporters et humanitaires qui risquent leur vie au front

Saura-t-on un jour qui des Séléka ou des Anti-Balaka a tué Camille Lepage? Il le faut. C’est bien là le souhait de l’ensemble de la communauté des hommes de médias, qui pleure aujourd’hui une femme au courage exceptionnel, toujours prête à aller au devant du danger pour rendre compte de la vérité.

C’est surtout l’engagement que François Hollande a pris: «Nous devons savoir qui l’a capturée, comment est-elle morte, et faire en sorte que ses assassins ne soient pas impunis».

Pour cela, il faudra donc qu’aucune piste ne soit négligée, à commencer par celle des parrains qui supportent les charges financières de cette guerre.

A ce propos, on peut légitimement se demander si la dernière sortie de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme) et des Nations unies, désignant nommément les différents instigateurs et financiers de la guerre n’y est pas pour quelque chose dans l’assassinat de Camille Lepage.

Selon Reporters sans frontières, Camille Lepage est la 18e journaliste à être tuée cette année dans l’exercice de ses fonctions. Vivement que ces esprits faibles dont l’existence ne se nourrit que de drames et d’ignominies, soient identifiés et punis à la hauteur de leur forfait!

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