A… l’Harambage!
Après l’attaque de Kolofata, des renforts humains et matériels supplémentaires sont en train d’être acheminés sur les lignes de front.
Après l’attaque de Kolofata, des renforts humains et matériels supplémentaires sont en train d’être acheminés sur les lignes de front. L’aéroport international de Maroua-Salak était littéralement pris d’assaut samedi dernier par des véhicules militaires. L’arrivée dans la région du chef d’état-major des Armées ainsi que d’autres hauts gradés de l’Armée camerounaise a donné lieu à un branle-bas inhabituel. Dépêché par le chef de l’Etat, le général de corps d’armée René Claude Meka vient ainsi réorganiser le dispositif de riposte de l’armée camerounaise contre la secte Boko Haram requinquée, ces derniers temps, par des exploits en terre camerounaise.
Plus d’une semaine après les tristes événements de Kolofata, officiers supérieurs, officiers et hommes de rangs sont presque tous descendus sur le terrain. Question non seulement de rassurer la population tétanisée par cette attaque d’une rare brutalité mais aussi et surtout de faire la traçabilité de l’itinéraire ou du circuit qu’auraient emprunté les assaillants pour opérer. Selon une source civile à Kolofata, la ville est quadrillée depuis une semaine par les forces de défense. Au plus haut niveau, l’attaque de Kolofata a choqué les esprits non seulement par la cible visée et surtout par son lourd bilan humain. Des réajustements au niveau des postes de responsabilité et des effectifs viennent d’être faits pour prendre en compte la progression de la menace. Il est visiblement question pour l’Armée camerounaise de monter en puissance dans la riposte face à cette menace asymétrique. Depuis mardi dernier, des renforts en hommes et en matériels sont convoyés sur les lignes de front.
Plusieurs camions transportant des militaires sont arrivés mercredi soir et jeudi matin dans la ville de Maroua. Un responsable militaire souligne qu’ils seront déployés dans les trois départements du Mayo-Tsanaga, du Mayo-Sava et du Logone-et-Chari. En sus des réajustements des effectifs, des moyens logistiques de grande portée ont été déployés. Désormais l’aviation militaire va entrer en scène. Selon des sources militaires, de nouveaux renforts en hommes et en matériels sont partis de Yaoundé. Les mêmes sources confirment l’affrètement de deux hélicoptères qui sont spécialisés dans le transport des troupes et le soutien du combat au sol. Il en est aussi des chars Carat équipés de canons plus puissants ainsi que des équipements permettant aux hommes de combattre de nuit. Tout cet arsenal vient en appui aux hélicoptères de reconnaissance et des avions de chasse déjà prépositionnés à la base 301 de Garoua.
Les autorités administratives locales invitent les populations à ne pas céder à la peur et sollicitent leur concours pour dénoncer les malfaiteurs tapis dans les quartiers. Après la grande prière de fin de ramadan, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord Midjiyawa Bakari a demandé à la population de ne pas paniquer, d’avoir foi au gouvernement de la République ». « Des renforts sont arrivés et d’autres arrivent encore pour assainir la région et mettre fin à l’action de Boko Haram », révèle-t-il.
Pour l’heure, les recherches se poursuivent pour trouver les otages. Les forces de défense écument les localités camerounaises frontalières à la recherche des indices sur le lieu de détention des personnes enlevées à Kolofata et ailleurs. L’attaque d’une rare violence n’est pas jusqu’à présent revendiquée par la secte Boko Haram bien que des soupçons pèsent sur les membres présumés de cette nébuleuse. L’on sait que les assaillants, évalués à plus de 200 personnes sont arrivés lourdement armés, à bord de plusieurs véhicules tout-terrain transformés en véhicules officiels et arborant des uniformes de l’Armée camerounaise. Aidés certainement par des complicités locales, les insurgés ont d’abord sauté sur l’hôpital de Kolofata où officient deux Américaines. Mais ces dernières étaient déjà parties en vacances. Mais les assaillants feront une grosse prise a la résidence du vice-Premier ministre Amadou Ali. A coup d’Armes à feu et des lance-roquettes, ils tuent, pillent, incendient. Ils achèvent leur expédition punitive par le domicile du sultan-maire de Kolofata, le Dr Seini Boukar Lamine. Ici, ils tuent quatre personnes et prennent en otage le maître des lieux et neuf membres de sa famille. Dans leur fuite, ils abattent un infirmier qui rentrait de garde et un homme.