Ah! Bon?
De graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire sont commises dans les villes libyennes de Tripoli et de Benghazi avec des conséquences désastreuses pour les civils et les infrastructures civiles, selon un nouveau rapport de l’ONU, publié jeudi 4septembre.
De graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire sont commises dans les villes libyennes de Tripoli et de Benghazi avec des conséquences désastreuses pour les civils et les infrastructures civiles, selon un nouveau rapport de l’ONU, publié jeudi 4septembre. Ce rapport conjoint de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) détaille un certain nombre d’abus, notamment les bombardements aveugles contre des biens civils, le bombardement d’hôpitaux, les enlèvements de civils, l’utilisation de la torture et les assassinats.
Selon ce rapport, les combattants semblent ne pas tenir compte de l’impact probable de leur action sur les civils, ne pas avoir une formation adéquate et manquer de discipline. En outre, l’utilisation d’armes et de munitions mal entretenues et défectueuses augmente l’inexactitude des tirs.
Entre la mi-mai et la fin août, soit la période couverte par le rapport, des dizaines de civils auraient été enlevés à Tripoli et Benghazi uniquement en raison de leur appartenance tribale, familiale ou religieuse, réelle ou supposée, et restent portés disparus.
Ces enlèvements peuvent constituer des disparitions forcées si les parties au conflit ne disent où ces personnes se trouvent, affirme le rapport.
« La protection des civils doit être une priorité », déclare le rapport. « Tous les groupes armés doivent se conformer aux principes de distinction, de proportionnalité et de précautions lorsqu’ils attaquent. »
« Tous les groupes armés doivent s’abstenir de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, en particulier de tout acte pouvant constituer un crime de guerre, notamment les bombardements aveugles, les disparitions forcées, les assassinats, les enlèvements, la torture et autres mauvais traitements, et la destruction de biens. »
Le rapport exhorte tous les groupes armés à libérer ou à remettre au système judiciaire les personnes qu’ils détiennent.
Il souligne également que le manque de respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire par l’une des parties ne dispense pas les autres parties de leurs obligations de se conformer à ces normes.
« Tous les groupes armés doivent retirer du service actif et remettre à la justice leurs membres soupçonnés d’avoir commis des abus », avertit le rapport.
« Les dirigeants politiques ou militaires peuvent être tenus pénalement responsables non seulement s’ils ordonnent des crimes, mais aussi s’ils sont en mesure de les empêcher et ne le font pas. »
La MANUL estime également qu’au moins 100.000 Libyens ont été déplacés par les combats et que 150.000 autres personnes, dont de nombreux travailleurs migrants, ont quitté le pays.
« Les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile sont particulièrement exposés dans le contexte actuel et éprouvent des difficultés à franchir les frontières », note le rapport.
Le rapport note également le harcèlement répété et les attaques contre les journalistes par toutes les parties au conflit, y compris les restrictions de mouvement, la confiscation d’équipements, les enlèvements et les assassinats.
Les combats ont aussi gravement affecté l’administration de la justice. Les tribunaux de Tripoli et de Benghazi ont cessé de fonctionner efficacement à cause de ces combats.
La polarisation politique de plus en plus profonde, les combats et le risque de représailles par des groupes armés créent un climat de peur dans lequel les gens sont réticents à parler de certaines violations et abus. Ils ont également conduit de nombreux militants, en particulier des femmes militantes, à quitter le pays.
La MANUL et le HCDH ont appelé toutes les parties au conflit « à cesser les hostilités et à s’engager dans un dialogue politique inclusif pour construire un Etat fondé sur le respect des droits de l’homme, la démocratie et la primauté du droit. »