Le « Déby » de vérités d’Idriss!
Dans un entretien réalisé par Afrique Media TV, le président tchadien aborde plusieurs sujets sensibles et expose sa vision du monde, pointant clairement du doigt la France dans la responsabilité de la crise centrafricaine.
Dans un entretien réalisé par Afrique Media TV, le président tchadien aborde plusieurs sujets sensibles et expose sa vision du monde, pointant clairement du doigt la France dans la responsabilité de la crise centrafricaine. « Ils ont assassiné Kadhafi. Quand vous vendez une voiture, il y a le service après-vente« , dénonce le président tchadien.
Sur les aides publiques de l’extérieur
«Le Tchad n’est pas prêt de signer un accord de coopération avec l’Union Européenne à moins que nos partenaires européens comprenant la nécessité de mettre en balance les intérêts et faire en sorte qu’il n’y ait pas de perdant, que ce soit gagnant-gagnant. Des amis qui sont intervenus comme nous en RCA pour trouver des solutions avec des agendas. Je parlerai de Sangaris bien sur, la France. Ce que je vous dit je l’ai dit au Président Hollande de la manière la plus amicale possible. Les deux agendas n’étaient pas peut être dans l’intérêt de la RCA. On nous a poussé à la porte et nous sommes partis. J’ai fait une réunion et nous avons décaissés 30 milliards CFA pour faire fonctionner l’administration de la RCA. Le Tchad a mis plus. Nous n’avons pas du tout abandonné la RCA. SI l’armée tchadienne devait repartir en RCA, cela ne se fera qu’avec l’accord des autorités tchadiennes et surtout avec une demande expresse des autorités et du peuple centrafricain».
Sur Boko Haram
«Les services de renseignements camerounais et tchadiens s’échangent des informations en temps réel. S’il y a une manipulation, je pense, c’est de Sangaris, ne cherchez pas de midi à quatorze heures. Nous sommes prêts à aider la RCA sur tous les plans. Nous avons intérêt à avoir une RCA en paix. Je n’ai pas besoin d’une autorisation de qui que ce soit (pour intervenir contre Boko Haram). Boko haram ne pourra pas entrer au Cameroun et nous couper les voies de ravitaillement. Si l’Afrique compte sur l’aide extérieur pour se développer, nous allons rester pauvres et pour toujours».
Sur l’assassinat de Kadhafi
«Quand on a voulu assassiner Kadhafi, quel est le but? On pouvait faire partir Kadhafi et laisser les libyens faire des choix politiques. On n’a pas donné la voix à l’Afrique. On a assassiné Kadhafi, mission terminée et ils ont laissés des milices armés sans accompagnement et ils sont partis. Quand vous vendez une voiture à quelqu’un, il y a le service après-vente. Aujourd’hui rester assurer le service après-Kadhafi au moins. Une partie des armes de la Centrafrique vient du Soudan et de la Libye aussi. On a détruit la Libye, après c’est l’Egypte, l’Irak, la Syrie. Le monde de demain va devenir quoi? On se réveille avec Boko Haram. Armes, bagages, argent et tout. La guerre se fera par procuration en Afrique, entre les grandes puissances. Est-ce que les grandes puissances n’ont pas de solutions dans ces grands désordres qui se déroulent? C’est un monde incertain que nous sommes en train de vivre. Certains chefs d’Etat estiment que, sans l’occident, ils ne pourront pas passer aux élections. Nous cédons tout à l’Occident. Il y a une responsabilité des dirigeants africains, y compris moi».
Sur le pillage des ressources africaines
«Cette Europe là même aujourd’hui qui parle à certains chef d’Etat de biens mal acquis. Mais les biens mal acquis, c’est tout ce qu’ils ont volé de l’Afrique pour construire l’Europe. Ce qu’on appelle biens mal acquis, c’est ça qui est bien mal acquis. Ce n’est pas acheter une villa à Paris, à Washington qui est bien mal acquis. C’est par le pillage des ressources africaines qu’ils ont développé leurs pays. La responsabilité c’est sur nous».