Illusions d’une espérance violée!
Écrites, mais jamais expédiées, ces lettres se trouvent sur les victimes des traversées de la Méditeeranée. Comme George, qui se fit illusion: «La vie commence maintenant« .
Des lettres d’amour jamais expédiées, qui ont survécu à la mer et à ceux qui les écrites. On en trouve en pagaille dans les poches des migrants et des réfugiés noyés dans la Méditerranée ou étouffés dans les cales des embarcations, ainsi que des photos et d’autres reliques des mondes qu’ils ont fuis à la recherche d’une vie meilleure.
En voici quelques-unes: « Mon cher amour, je t’en prie, ne meurs pas, j‘ai presque réussi», a écrit Samir, un parti égyptien embarqué en Libye vers l’Italie. « Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour survivre. Si je me sauverai, je te promets que je ferai tout mon possible pour trouver un job et te faire venir en Europe, chez moi. Si tu liras cette lettre, je serai sauf et nous aurons un futur ensemble. Je t’aime et je t’appartiens pour toujours« .
George, probablement un libérien, avait sur lui la lettre qu’il aurait voulu expédier de Lampedusa: «Mon amour, je me suis finalement arrivé. La vie commence maintenant, j’espère retourner très bientôt pour t’emmener avec moi et vivre ensemble, loin de la guerre. Je t’aime».
Un érythréen anonyme, au contraire, a confié ses dernières pensées sur un paquet de cigarettes: « Je voudrais être avec toi. N’ose pas m’oublier. Te t’aime de tout mon coeur, mon désir est que tu ne m’oublies jamais. Porte-toi bien, mon amour. A aime R ».
Il n’y a que l’amour dans les messages perdus des migrants, mais aussi le cauchemar de leur voyage: la traversée du désert, les sous payés aux gardes-frontières et aux trafiquants, la prison en Libye, les bastonnades, les viols, le moment de l’embarquement. Puis le récit s’interrompt. Fini l’espoir! L’horreur l’a emporté!
