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BURKINA FASO: L’opposition reçue par le président Blaise Compaoré

Imposition d’une position à l’oppostion?  

Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu successivement en audience, la Majorité, l’Opposition et le Front républicain, au palais présidentiel, à Ouagadougou. Au menu des échanges: les bases d’un nouveau dialogue entre les acteurs politiques en vue d’une sortie de crise politique apaisée au Burkina Faso. 

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Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu successivement en audience, la Majorité, l’Opposition et le Front républicain, au palais présidentiel, à Ouagadougou. Au menu des échanges : les bases d’un nouveau dialogue entre les acteurs politiques en vue d’une sortie de crise politique apaisée au Burkina Faso.Une fourmilière de journalistes a pris d’assaut le palais présidentiel à Ouagadougou. La salle de presse, située au 3e étage de l’immeuble, s’est révélée exigüe. Contrainte, la direction de la communication de la Présidence du Faso a dû inviter les hommes de médias à regagner le hall du palais, pour les besoins d’entretiens avec les invités du jour.

Les raisons de ce branle-bas à Kosyam: le chef de l’Etat reçoit les acteurs politiques de la Majorité, de l’Opposition et du Front républicain. La curiosité des journalistes n’a pas tardé à trouver satisfaction: «Nous avons été invités à prendre part à un cadre de concertation», a confié Assimi Kouanda, le secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), porte-parole de la majorité politique, dont la délégation a été reçue, une quarantaine de minutes plus tôt, par Blaise Compaoré.

M. Kouanda a salué l’idée de concertation parce que, a-t-il expliqué, la majorité a toujours été disponible, ouverte au dialogue. «Nous nous sommes toujours montrés déterminés à soutenir toute proposition ou initiative qui viendrait renforcer la stabilité, le dialogue et la paix au Burkina Faso», a-t-il renchéri.

Qui sera l’arbitre ? a demandé un journaliste. «Nous allons nous auto-arbitrer», a répondu Amadou Diemdioda Dicko, président de la Convention des Forces Démocratiques du Burkina Faso et membre de la majorité, après un long sourire.

Vers «un dialogue des braves»

A son avis, il faut que les acteurs politiques se parlent pour tirer des conclusions pertinentes dans le cadre de la promotion de la cohésion. «Il faut concilier les positions. C’est le rôle d’un chef de famille d’inviter les fils à s’asseoir ensemble pour dialoguer», a-t-il insisté.

Pendant que la Majorité prenait langue avec la presse, la délégation de l’Opposition, composée de Zéphirin Diabré, Roch Marc Christian Kaboré, Me Bénéwendé Sankara, Ablassé Ouédraogo, Arba Diallo et Amadou Touré a fait son entrée au palais présidentiel.

Après près d’une trentaine de minutes d’échanges avec Blaise Compaoré, leur chef de file, Zéphirin Diabré, a également confirmé l’invitation du dialogue à eux faite par le chef de l’Etat. «Au cours de l’entretien, a indiqué M. Diabré, le chef de l’Etat nous a proposé un dialogue entre l’opposition politique et la majorité pour évoquer des questions politiques relatives à la nation».

Zephirin Diabré a affirmé la disponibilité de l’Opposition au dialogue qui s’inscrit, selon lui, dans l’intérêt général. Toutefois, il a laissé entendre que les positions de l’Opposition n’ont pas varié d’un iota sur la modification de la Constitution et la mise en place d’un Sénat.

La présence de Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui a déjà refusé, de par le passé, d’autres cadres de dialogue, a retenu l’attention d’un journaliste. Mais le président de l’Union pour la renaissance / Mouvement sankariste (UNIR/MS) s’est défendu : «Ma présence s’inscrit dans le cadre du Chef de file de l’Opposition politique. Nous ne sommes pas venus pour une visite de courtoisie. Nous sommes venus pour défendre la démocratie», s’est-t-il justifié.

Dernier à être reçu, le Front républicain a vu en ce dialogue un triomphe: «C’est une victoire pour le Front républicain. C’est aussi une victoire pour les autorités coutumières et religieuses qui nous ont demandé de privilégier le dialogue», s’est exclamé Hermann Yaméogo, co-président dudit regroupement politique, pour qui le dialogue voulu par le chef de l’Etat est la résultante de l’appel de leur organisation, lancé à Gaoua.

«C’est grâce au dialogue pratiqué par le président du Faso, que nous avons connu cette période longue de stabilité», a déclaré le président de l’Union nationale pour la démocratie et le changement(UNDD). «Nous sommes sur la voie de conclure un dialogue des braves», s’est-il réjoui. Pour lui, il est absolument antinomique et incompréhensible d’accepter le principe d’un dialogue et d’être campé sur des positions. «Ce serait un dialogue de sourds», a-t-il dit. Néanmoins, il a précisé plus tard que «rien ne peut être au-dessus du peuple souverain».

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