4 lustres illustres, non passées en… « 20 »!
L’Union Economique et Monétaire Ouest-africain (UEMOA) fête ses 20 ans qui marquent le souvenir de la dévaluation du franc CFA. Beaucoup de chefs d’Etat et de gouvernement présents à Ouagadougou où doit se tenir les festivités ont soulevé les questions de la sécurité de la sous-région ainsi que celle de la maladie à virus Ebola.
Les présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, Boni Yayi du Bénin et le président de l’Assemblée nationale de la Guinée-Bissau, Cypriano Cassama, sont arrivés, dimanche, 19 octobre, 2014 à Ouagadougou. Ils prennent part au 20e anniversaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le premier chef d’Etat à fouler le sol burkinabè est celui de la République de Côte Ivoire, arrivé en fin de matinée. Accompagné d’une forte délégation, Alassane Ouattara a été accueilli à sa descente d’avion, à l’aéroport international de Ouagadougou, par le président du Faso, Blaise Compaoré. Après de brefs échanges entre les deux chefs d’Etat, au salon d’honneur, Alassane Ouattara a dit inscrire son séjour dans le cadre des 20 ans de l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui, selon lui, est un modèle d’intégration qui a connu un parcours.
«Il y a 20 ans, que nous sommes passés de Union monétaire ouest-africaine (UMOA) simplement à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Nous pensons qu’il faut maintenant commencer à réfléchir à aller plus loin dans l’intégration des personnes puisque les Etats ont fait des progrès importants en ce qui concerne les questions économiques », a-t-il souligné. Il a, pour cela, appelé ses pairs à tourner une nouvelle page dans l’espace car a-t-il dit , ce sont les grands ensembles qui ont de l’influence dans ce monde.
Après le président Ouattara, ce fut le tour du président de la République du Sénégal, Macky Sall, de recevoir les honneurs militaires en Compagnie de son homologue burkinabè, Blaise Compaoré. Pour lui, il faut placer cet anniversaire sous le signe du bilan après 20 ans d’expérience et tracer la voie de l’avenir. « Beaucoup de choses se sont passées depuis 20 ans. Notre Union s’est renforcée dans ses moyens d’intervention au niveau des institutions. Nous sommes dans une phase de politiques communes et nous venons de rentrer de Dubaï où nous avons fait la promotion des politiques communes régionales. Et plus de dix mille milliards de francs CFA ont été mobilisés « , a-t-il indiqué, émettant le vœu de voir dans les pays de l’UEMOA, des économies véritablement émergentes dans les 20 prochaines années.
L’avion qui transportait le président béninois Boni Yayi a atterri 10 minutes seulement après celui du Sénégalais, sous le regard admirateur de ses compatriotes vivant au Burkina Faso, venus l’honorer. Après les mêmes formalités protocolaires civiles et militaires avec quelques petites minutes d’entretien, Boni Yayi s’est adressé à la presse. Pour lui, après 20 ans de vie commune et de destin commun, il faut s’inscrire dans une dynamique de consolidation des acquis car les défis auxquels fait face l’UEMOA sont nombreux. « Il y a des défis liés à la sécurité des populations, à la sécurité alimentaire, à l’éducation, à la santé, à l’agriculture », a-t-il déclaré. Il faudra donc, selon le président béninois que les Etats de l’espace communautaire mettent l’accent sur la réalisation des infrastructures dans tous les domaines afin de progresser dans l’intégration des personnes et des biens.
Quant au président de l’Assemblée nationale de la Guinée-Bissau, Cypriano Cassama, qui représente son pays, son accueil a été fait par son homologue du Burkina Faso, Soungalo Appolinaire Ouattara. Celui-ci n’a pas fait de déclaration à la presse.
Pour le président du Faso, ces 20 ans marquent le souvenir de la dévaluation du franc CFA. «La dévaluation et l’acte de création de l’UEMOA ont eu lieu au même moment, tout simplement parce qu’il n’était plus dans l’intérêt de nos Etats d’avoir une monnaie commune sans une intégration économique forte car seule une économie forte peut soutenir une monnaie », a justifié le président Compaoré.
La question de la sécurité de la sous-région ainsi que celle de la maladie à virus Ebola ont fait l’objet de préoccupations pour l’ensemble des chefs d’Etat qui se sont exprimés. Les présidents Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Faure Gnassingbé du Togo et Mahamadou Issoufou du Niger étaient attendus, lundi dans la matinée.