Cette région est polluée par l’équivalent du pétrole déversé en 1989 par la marée noire de l’Exxon Valdez en Alaska.
En raison de mauvaises pratiques de l’industrie pétrolière au Nigeria, des pratiques qui durent depuis des années, une gigantesque pollution s’est développée dans le delta du Niger dont les «effets sont dévastateurs sur la vie des habitants», dénonce Amnesty International. Dans son rapport, l’ONG met en cause la société anglo-néerlandaise Shell qui est, selon elle, la principale responsable de cet état de fait.
Le rapport d’Amnesty International s’appuie sur la situation autour de la ville de Bodo, en pays Ogoni, dans le delta du Niger, au Nigeria. Dans cette région, c’est l’équivalent du pétrole déversé en 1989 par la marée noire de l’Exxon valdez en Alaska qui s’est répandu dans l’eau, dans la mangrove, dans la terre, bouleversant la vie des 69 000 habitants de la ville de Bodo.
« Quand on a été dans cette région, on s’aperçoit véritablement que la population patauge dans le pétrole, mange du pétrole, boit du pétrole », dénonce Francis Perrin, vice-président d’Amnesty International France.
Cette pollution provient principalement de deux déversements majeurs qui ont eu lieu en août et en décembre 2008 que la société Shell Petroleum Development Company, filiale de la compagnie Royal Dutch Shell, a laissé se vider dans la nature durant plusieurs semaines, à raison de 4 000 barils par jour.
Bien que la compagnie ait reconnu sa responsabilité, elle n’a pris aucune mesure à ce jour, pour nettoyer les dégâts occasionnés par le pétrole qui a bien sur provoqué un désastre écologique mais qui a toujours des conséquences dramatiques sur des dizaines de milliers de personnes.
Une «situation catastrophique» que dénonce Amnesty International qui préconise la création d’un fonds de compensation pour nettoyer les terres, ce qui pourrait coûter plusieurs milliards de dollars à la compagnie pétrolière.