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ETATS-UNIS: Mia Love et Tim Scott, premiers noirs du Parti Républicain au Congrès Américain

Bravo les Républicains! 

Mia Love (gauche), première femme noire de l’histoire du Parti Républicain à entrer au Congrès américain tandis que Tim Scott (droite), est le premier noir à être élu au Sénat par l’Etat de Caroline du Sud depuis la fin de la guerre de Sécession. 

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Alors que le président Barack Obama va, comme annoncé, devoir cohabiter avec les Républicains pour les deux dernières années de son mandat, deux faits symboliques et historiques ont marqué les élections de mi-mandat aux Etats-Unis: la Caroline du Sud envoie son premier élu noir au Sénat depuis la fin de la guerre de Sécession, tandis qu’une élue entre au Congrès en tant que première femme noire de l’histoire du Parti Républicain. Une nouvelle et belle leçon d’Amérique! 

Certes ce n’est pas un cataclysme politique à la hauteur du 4 novembre 2008, mais la société américaine vient de prouver que l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche, n’était pas un simple accident de parcours, un choix par défaut, que c’était un signe réel que l’Amérique a bien changé. Un signe que, désormais, un Noir ou un Latino a autant de chance qu’un Blanc d’accéder à des postes électifs, sur la seule base de sa compétence ou de son mérite. Un signe que la couleur de peau, jadis un handicap pour les minorités, est aujourd’hui banalisée, définitivement rangée dans les poubelles de la tumultueuse histoire des Etats-Unis d’Amérique. 

Les Américains étaient appelés aux urnes (élections de mi-mandat) pour renouveler intégralement la Chambre des représentants et une partie du Sénat. Six ans après avoir envoyé son premier fils noir à la Maison Blanche, l’Amérique vient de poser deux actes majeurs qui démontrent qu’elle reste bien inscrite dans la dynamique de 2008. Deux élus noirs républicains, un homme et une femme, viennent en effet de faire une entrée fracassante au Congrès. Leur élection aurait pu être banale, mais ça ne l’est pas.

LA BÉRÉZINA POUR OBAMA ET LE PARTI DÉMOCRATE

Qu’elle est loin la lune de miel de 2008 où Barack Obama devenait le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique. Réélu en 2012 alors qu’à un certain moment on lui prédisait la défaite, Barack Obama ne gouvernera pas seul durant les deux dernières années de son mandat.

Comme ses quatre prédécesseurs à la Maison blanche, il devra donc, forcé, cohabiter avec une opposition complète au Congrès. En effet, au sortir du scrutin de mi-mandat qui s’est déroulé hier, l’opposition républicaine détient désormais la majorité dans les deux chambres du Congrès américain, ayant ravi le contrôle du Sénat aux démocrates. Ironie du sort, le camp démocrate, qui pâtit de l’impopularité incompréhensible d’Obama (vue de l’extérieur) a perdu à un moment où le contexte économique est pourtant jugé flatteur.

Dans le décompte, le Parti républicain devrait détenir au moins 52 sièges sur les 100 que compte le Sénat, et au moins 247 sur les 435 de la Chambre des représentants.

Au total, les Républicains ont raflé sept sièges au Sénat, dans les Etats du Montana, du Colorado, du Dakota du Sud, de l’Iowa, de l’Arkansas, de la Virginie occidentale et de la Caroline du Nord. L’incertitude demeure en Louisiane, où un deuxième tour doit être organisé le 6 décembre.

Barack Obama se retrouve ainsi dans un scénario très compliqué, qui laisse présager d’un blocage institutionnel. Pour le Parti Démocrate, il faudra vite rebondir s’il veut installer un des siens à la place de Barack, dans deux ans. Ça, c’est un autre débat!

Le premier, Tim Scott, un républicain de 49 ans, est tout simplement le premier noir envoyé au Sénat par la Caroline du Sud…depuis près de 140 ans et la fin de Guerre de la Sécession. Dans cet état où cette guerre avait commencé en 1861, pour s’achever en 1877 avec le retrait du Sud des troupes fédérales des Etats-Unis, c’est tout un symbole. Toutefois, Scott était déjà sénateur de l’Etat depuis janvier 2013. Il avait remplacé son prédécesseur démissionnaire, sans passer par les urnes. Son coup d’essai aura donc été un coup de maître.

Issu d’un milieu défavorisé, Tim Scott a réussi dans les affaires et la politique. Il est surtout connu pour sa défense des thèses conservatrices.

Mia Love sur les traces d’Obama 

Le deuxième coup historique de ce scrutin est l’œuvre d’une femme, Mia Love en l’occurrence. A 38 ans, l’ancienne maire de la ville de Saratonga Springs dans l’Utah est devenue la première femme Noire républicaine à être élue au Congrès. Là-bas, elle prendra le siège occupé jusqu’alors par un démocrate.

Ludmya « Mia » Bourdeau, de son nom de jeune fille, est née à New York de parents haïtiens qui avaient immigré deux ans plus tôt.

A l’instar d’un certain Barack Obama qui s’est fait connaître sur la scène politique nationale avec son célèbre discours à la convention démocrate en 2004, Mia Love a obtenu son premier fait d’arme médiatique lors de la convention de son parti républicain en 2012. Elle était l’une des stars de cet évènement qui lançait la campagne présidentielle de Mitt Romney, facilement reconnaissable avec ses tresses et sa silhouette élancée. Ce jour-là, le discours de Mia Love sur ses sur ses parents, qui rappelle là aussi celui d’Obama sur les siens, qui n’ont eu besoin que d’eux-mêmes pour s’en sortir, a été très remarqué.

Deux victoires qui vont « colorer » le Parti républicain 

Contrairement à Tim Scott, Mia Love n’était pas hier à son baptême de feu avec les urnes. En 2012, elle était candidate aux législatives, mais avait été battue de 768 voix seulement, par le démocrate sortant. Son élection au Sénat est donc, en ce sens, une belle double-revanche sur l’histoire.

Ironie du sort, les deux élus Noirs qui viennent de crever l’écran sont tous les deux issus du Parti Républicain. Un parti conservateur dont l’électorat est traditionnellement blanc, un parti qui peine à s’ouvrir aux minorités. Incontestablement donc, les élections historiques de Tim Scott et Mia Love devraient permettre à ce parti de « colorer » un peu sa base électorale.

Une leçon à méditer…par la société française 

Mais au-delà de ces deux grandes attractions du jour, au total plus de 100 candidats Noirs étaient en lice dans les élections au niveau fédéral et local. C’est tout simplement un record aux Etats-Unis. Un record à la hauteur de l’accélération avec laquelle la société américaine, où il n’y a pas encore si longtemps que ça les Noirs n’avaient pas les mêmes droits que les Blancs, est, subitement, en train d’évoluer.

Bref, comme elle sait si bien le faire, l’Amérique vient d’administrer une nouvelle et belle leçon à méditer par les autres «grandes» démocraties comme la France, qui a du mal à suivre le rythme de l’évolution de la société des Humains. Ou qui refuse de le suivre.

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