Transition civile-militaire!
Au Burkina Faso, les militaires ont bien rendu la présidence du pays aux civils en confiant les rênes de la transition à Michel Kafando. Mais l’armée reste bien présente au plus haut niveau de l’Etat en la personne du lieutenant-colonel Zida nommé Premier ministre.
Au Burkina Faso, les militaires ont bien rendu la présidence du pays aux civils en confiant les rênes de la transition à Michel Kafando. Mais l’armée reste bien présente au plus haut niveau de l’Etat en la personne du lieutenant-colonel Zida nommé Premier ministre. En quelques jours, Isaac Zida s’est clairement imposé comme un homme d’Etat. Reste à savoir si maintenant il saura incarner la fonction de Premier ministre. Devenir Premier ministre est un exercice complexe pour ce militaire de carrière. S’il a gardé treillis et béret rouge, l’homme cherche à changer son image, à convaincre. Désormais, il ne faut plus dire «Lieutenant-colonel», mais «Monsieur Yacouba Isaac Zida».
Loin des grandes envolées entendues lors de la signature de la charte dimanche 16 novembre, le ton aussi a changé. Posé, concentré, le Premier ministre s’exprime désormais avec sobriété: «Nous allons œuvrer en toute humilité. Le gouvernement aura la lourde tâche de poser les jalons d’une transition apaisée, avec un objectif : organiser des élections libres et transparentes».
Isaac Zida, qui n’a pas adressé de message aux membres de l’ancien régime de Blaise Compaoré, a par contre parlé à tous les sceptiques qui tiquent de voir un militaire à la primature. Un appel à travailler main dans la main: «J’appelle l’ensemble de la communauté nationale, la communauté internationale, à nous accompagner sans a priori».
Après quinze jours de sprint, le tempo va sans doute ralentir. Le chronogramme prévoyait une annonce du gouvernement, jeudi 20 novembre. Le Premier ministre Isaac Zida a indiqué qu’elle aurait lieu, d’ici 72 heures.
La rue, quant à elle, ne va pas donner un chèque à blanc au duo civil et militaire, Michel Kafando et Issac Zida. «Maintenant, nous allons les juger sur les actes à venir, a expliqué un jeune commerçant. Ce n’est pas l’armée qui a la force, c’est le peuple».