D’un Amadou à l’autre!
Au Niger, 4 jours seulement après l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a constaté la vacance du poste du président de l’Assemblée, les députés ont élu leur nouveau président.
Au Niger, 4 jours seulement après l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a constaté la vacance du poste du président de l’Assemblée, les députés ont élu leur nouveau président. Amadou Salifou, ancien opposant, a été élu ce lundi 24 novembre avec 71 voix sur un total de 113. Il remplace Hama Amadou, en fuite en France, après sa mise en cause dans une affaire de trafic international de bébés.
Amadou Salifou, âgé de 68 ans, ancien banquier et assureur, est un député dissident du Mouvement national pour la société de développement (MNSD). Par le passé, il a eu à deux reprises à présider aux destinées de la ville de Niamey et, à trois reprises, il a été élu député national.
Amadou Salifou est ainsi élu au perchoir de l’Assemblée nationale avec 71 voix favorables, les 42 députés de l’opposition ayant choisi le boycott après avoir tout essayé jusqu’au dépôt de motion de censure pour tenter de bloquer les opérations de vote, en vain. Ils se sont ensuite donné en spectacle dans l’hémicycle, allant jusqu’à confisquer et jeter par terre les urnes prévues pour la circonstance, ce que le député de l’opposition, Boubacar Mossi, a appelé «la révolte des députés» pour montrer leur désapprobation. A plusieurs reprises, les députés ont failli venir aux poings.
Avec ce président élu avec une majorité confortable de voix, la page de Hama Amadou à l’Assemblée nationale est définitivement tournée. La vacance du poste de président constatée par la Cour constitutionnelle met ainsi fin à plusieurs semaines de bataille juridique menée par les députés de l’opposition.
Quant à l’ancien président, Hama Amadou, le doyen des juges «l’attend de pied ferme», dit-on à Niamey. Il a des questions précises à lui poser concernant les deux jumeaux en possession de son épouse qui croupit actuellement en prison.