Un carême coupé après 17 ans!
Mortifiée il y a un an par le sévère revers essuyé en finale de la même Ligue des champions d’Afrique Orange (5-0, 1-1 face aux Congolais du TP Mazembe), l’Espérance Sportive de Tunis a pris une revanche sur le sort.
Dans son jardin de Radès, dans l’ambiance surchauffée du stade de Radès transformé en chaudron, le club de Bab Souika, un quartier populaire de la capitale tunisienne a longtemps souffert, plié sans rompre et souvent serré les dents face à d’excellents Marocains du Wydad Athletic Club de Casa. Avant de remporter haut la main la couronne continentale la plus prisée qui lui assure une prime de 1,5 million de dollars et une première participation en Coupe du monde des clubs, le mois prochain au Japon.
Depuis 1994 et son succès devant un autre club d’Afrique du Nord, le Zamalek (0-0 au Caire, 3-1 à El Menzah), le club sang et or n’avait plus goûté au succès dans la C1 que ce soit dans son ancienne formule, ou dans son nouveau format. Et ce n’était que justice s’il avait fini par y goûter à force de patience et de persévérance après trois essais infructueux : en 1999 face aux Marocains du Raja, en 2000 contre les Ghanéens d’ Hearts of Oak et en 2010 devant les Congolais du TP Mazembe.
Les puristes attendaient sans doute un peu plus de la finale retour, d’un niveau très moyen, et du vainqueur lequel parut contracté et marqué par la terrible pression que faisaient souffler les 55.000 spectateurs présents dans l’enceinte de Radès.
Les locaux, pourtant forts d’un nul valeureux rapporté de leur déplacement une semaine plus tôt à Casablanca (0-0), eurent, en fait, tout juste trois occasions : la première a été transformée en but par le latéral droit ghanéen Harrisson Afful, pourtant jusqu’au dernier moment en ballottage avec Samah Derbali et avec le Malien Idrissa Coulibaly, titularisé au match aller à ce même poste. A la 21e minute, le joueur formé au Feyenoord Rotterdam (Pays-Bas) hérite d’un ballon côté droit à l’entrée de la surface de réparation. Il met dans le vent un défenseur wydadi avant d’armer du pied gauche un tir croisé qui va mourir dans l’angle opposé de la cage de Yassine Bono, le remplaçant de Nadhir Lemyaghri, opéré d’une luxation à l’épaule en cours de semaine (1-0).
Les autres occasions sang et or surviendront à la 78e et à la 90+3e quand tour à tour Yannick N’djeng et Wajdi Bouazzi perdent leur duel face au jeune (20 ans) portier marocain.
Les hommes de Michel Decastel n’auront pas été non plus prolifiques en terme de création de jeu et d’occasions. Mais Yassine Lakhal regrettera longtemps cette nette opportunité gâchée à la 71e minute, son tir étant repoussé par le jeune portier du néo-champion d’Afrique, Moez Ben Cherifia, 20 printemps également.
Il faut dire que l’expulsion à la 4e minute du temps additionnel de la première période de Mourad Lamsen par l’arbitre ivoirien Doue Noumandiez a particulièrement compliqué la tâche du représentant marocain lequel a dominé la seconde période sans trouver l’ouverture.
L’Espérance succède ainsi au palmarès aux Congolais du TP Mazembe, son tombeur l’an dernier, et rejoint l’Etoile Sportive du Sahel, jusque-là seul vainqueur tunisien de l’épreuve dans sa nouvelle version (en 2007).
Le prochain week-end, le feuilleton tuniso-marocain va continuer. Avec cette fois la finale aller de la Coupe de la Confédération Orange entre le Club Africain et le Moghreb de Fès, toujours à Radès.